La compagnie aérienne El Al a multiplié les annulations de vols en Israël depuis la semaine dernière, en raison d’une grève du zèle non déclarée de ses pilotes qui exigent une amélioration des conditions de travail. La compagnie nationale israélienne explique que les pilotes ont a plusieurs reprises refusé de rendre leur poste, prétextant parfois de maladie, ce qui l’a forcée à annuler ou reporter plusieurs vols depuis la mi-novembre 2016. Des liaisons au départ de sa base à Tel Aviv-Ben Gurion ont par exemple été annulées vers les aéroports de Pékin, Shanghai, Hong Kong ou Los Angeles, tandis que deux rotations vers New-York ont été effectuées par « une autre compagnie ». Tous les vols d’El Al vers Toronto sont déjà opérés depuis mi-septembre et jusqu’à la fin du mois par Hi Fly, mais l’un d’eux est parti avec huit heures et demie de retard. Les pilotes perturbent les vols « de manière intentionnelle pour arriver à leurs fins », explique la compagnie, évoquant des « exigences impossibles » : un communiqué souligne « tristement que les pilotes menés par le Commandant de bord Nir Zul continuent à se comporter de manière outrageante, faisant du mal à la compagnie et à ses passagers, avec une nouvelle escalade ces derniers jours ». Selon une fuite relayée par le Jerusalem Post, les revendications des pilotes incluent une augmentation de 7,5%, des bonus conséquents et la fin de la pratique du wet lease (location d’avion avec équipage). La fuite a provoqué la fureur de la direction, qui précise qu’aucun accord ne sera trouvé avant la reprise complète du travail. Le conflit entre El Al et ses pilotes remonte à 2014 ; ils ont depuis multiplié les « initiatives », en particulier celle de ne piloter que dans un sens et revenir en classe Affaires – apparemment adoptée par une majorité de pilotes à un moment ou à un autre. Le ministère du transport a enjoint la compagnie à mettre fin au problème « pour protéger son intégrité et s’assurer que les voyageurs continueront à pouvoir partir sur une compagnie israélienne ».