La DGAC a appelé les compagnies aériennes à réduire de 15% leur trafic à l’aéroport de Paris-Orly jeudi, suite à l’appel à la grève lancé par le principal syndicat de contrôleurs aériens, l’USAC-CGT. Dans le cadre des « préavis de grèves concernant l’ensemble de la fonction publique déposés dans le cadre de la journée d’action nationale interprofessionnelle » du jeudi 19 mai 2016, la Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d'adapter leur programme de vols au départ et à l'arrivée d'Orly. Un impact plus modéré que pendant les précédentes grèves donc, mais qui se fera ressentir une fois de plus sur l’ensemble du territoire ; des retards et des annulations de dernière minute ne sont pas à exclure. Air France a publié ses prévisions de vol pour jeudi : elle prévoit d'assurer 85% de ses vols intérieurs de et vers Paris-Orly, la totalité de ses vols long-courriers et la totalité de ses vols à Roissy-Charles de Gaulle (une mise à jour est prévue aujourd’hui). Des mesures commerciales sont prévues pour les passagers devant voler vers ou depuis Orly jeudi, valables jusqu'au 21 mai : ils peuvent modifier leur réservation dans la même cabine de voyage sans frais, et s’ils souhaitent différer leur voyage au-delà du 21 mai ou changer de destination ou de point d'origine, ou annuler le voyage, ils bénéficieront d´un avoir non remboursable valable un an sur Air France, KLM ou HOP!. Aéroports de Paris a de son côté confirmé que des retards sont à prévoir à CDG. Les low cost easyJet et Ryanair n’ont pas encore publié les listes d’annulations de vol pour jeudi, mais la réaction officielle de la compagnie irlandaise ne fait aucun doute : elle demandera à la Commission Européenne de « prendre des mesures concrètes afin d’empêcher une nouvelle fermeture du ciel européen causée par une énième grève des syndicats des contrôleurs aériens français », leur 5ème grève en 8 semaines et leur 45ème en sept ans. Comme fin avril, elle devrait déclarer que « cette dernière action injustifiée démontre qu'un petit syndicat français peut une fois de plus prendre en otage le ciel ouvert européen avec des milliers de vols provenant du Royaume-Uni, d'Irlande, d'Espagne et d’Italie - dont aucun d’entre eux ne décolle de France ou n’atterrit en France – qui seront annulés, laissant des centaines de milliers de passagers sur le carreau ». L’USAC-CGT avait rejoint l’appel lancé le 31 mars par sept organisations syndicales et de la jeunesse (CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL) pour obtenir le retrait du projet de loi El-Khomri, dénonçant une « infamie » via laquelle « un accord de branche ou d'entreprise peut primer sur les lois de la République », entre autres griefs. Le syndicat appelle déjà à un autre mouvement de grève le 26 mai, cette fois contre « l’abandon du corps et du statut des Ouvriers de l’Etat » et pour la « pérennisation de nos missions et de nos métiers à la DGAC ».