La DGAC a demandé aux compagnies aériennes d’annuler 15% de leurs vols jeudi dans les trois aéroports autour de Paris, Charles de Gaulle, Orly et Beauvais, le syndicat USAC-CGT ayant relayé l’appel à la grève dans la fonction publique contre la Loi Travail. Des annulations sont déjà confirmées en Nouvelle Calédonie. La Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de réduire de 15% leur programme de vols dans les trois aéroports de la région parisienne, précisant que des perturbations sont attendues sur l’ensemble du territoire, dans le cadre de la journée d’action nationale interprofessionnelle du jeudi 15 septembre 2016. Le syndicat USAC-CGT a en effet lancé un appel à la grève, appelant « l’ensemble des personnels de la DGAC à se mobiliser contre la « loi travail » en faisant grève et en participant aux manifestations » jeudi, appel qui touche le contrôle aérien. Les passagers sont invités par la DGAC à s’informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l’état de leur vol. Hier soir, Air France estimait que l’impact de la grève sur ses vols sera limité, le programme de vol devant toutefois être actualisé ce mercredi ; elle prévient comme d’habitude que des retards et des annulations de dernière minute « ne sont pas à exclure ». La compagnie nationale invite ses clients à privilégier un enregistrement en ligne « pour vous et vos bagages et prendre vos dispositions pour rejoindre votre aéroport, les transports en commun pouvant être également perturbés ». Avant de se rendre à l'aéroport, il est recommandé de vérifier les informations de vol, mises à jour en temps réel sur son site, rubrique « Infos vols et aéroports ». La low cost easyJet « a été informée d’une grève des contrôleurs aériens ce jeudi 15 septembre », et prévoit un impact non détaillé hier soir sur son programme de vol. Tous les voyageurs concernés par les annulations seront avertis des changements liés à leur vol par email et SMS ; ils pourront également vérifier l’état de leur vol sur sa page Flight Tracker. EasyJet dit faire « tout son possible pour limiter l’impact de ces perturbations sur ses passagers », et bien que « ces événements soient indépendants de notre volonté », présente ses excuses à l’ensemble de ses clients pour la gêne occasionnée. Décalage horaire oblige, Air Calédonie a déjà publié les conséquences de cette grève en Nouvelle Calédonie jeudi : neuf vols annulés par exemple entre Nouméa et Ouvéa ou Lifou, neuf autres voient leurs départ avancé, et deux autres affichent des retards. Ryanair n’avait pas encore réagi au moment d’écrire ces lignes, mais on peut sans peine imaginer le ton du communiqué à venir, comme lors du dernier mouvement de l’USAC-CGT en juillet dernier : la low cost dénonçait alors « la 53e grève dans le contrôle aérien hexagonal en sept ans et de la 13e en 14 semaines », appelant de nouveau la Commission européenne à exiger des syndicats des contrôleurs aériens français qu’ils aient recours à un arbitrage exécutoire au lieu de passer par des grèves afin de faire entendre leurs revendications ; permettre à d'autres contrôleurs aériens européens de prendre en charge les opérations de survol dans le ciel français pendant que les syndicats des contrôleurs aériens français sont en grève ; et enfin exiger que les survols de l’espace aérien français soient protégés lorsque que les syndicats des contrôleurs aériens sont en grève. Rappelons que l’USAC-CGT a relayé l’appel à la grève non pour des revendications liées à la DGAC, pour lesquelles un protocole d’accord a été présenté, mais dans le cadre du combat contre la Loi Travail pourtant votée. Le syndicat explique dans son communiqué que « les conséquences de cette loi n’épargneront pas la Fonction publique et certaines dispositions nous concernent déjà. Ce combat, qui va bien au-delà de cette loi, porte aussi sur les politiques d’austérité comme les attaques sur les retraites, la réduction des droits sociaux, les réductions des effectifs de fonctionnaires, les privatisations etc. » Il ajoute que l’UGFF-CGT (CGT-Fonction publique de l’état) porte dans son préavis de grève des revendications spécifiques à la Fonction publique, dont des mesures salariales, l’arrêt des suppressions d'emplois, la « résorption de la précarité », l’amélioration des conditions de travail ou la « préservation des missions publiques ».