Le deuxième jour de grève des pilotes de la compagnie aérienne Lufthansa vise aujourd’hui sur les vols long-courriers : 69 décollages ont été annulés vers et depuis les aéroports de Francfort et Munich, y compris sur quelques routes moyen-courrier. Et vendredi, ce seront de nouveaux les lignes intérieures et régionales qui seront affectées par le mouvement. Quelques 80 000 passagers ont été affectés hier par l’arrêt de travail organisé par le syndicat Vereinigung Cockpit (VC), opposé à la réforme du départ en préretraite des pilotes de la compagnie nationale allemande. Leur nombre devrait être nettement moins important ce 19 mars 2015, la grève visant exclusivement les vols long-courriers et de fret. Lufthansa espérait opérer 43 de 85 vols prévus au départ de l’Allemagne ; la liste des annulations affichée ce matin comprend des rotations vers et depuis Denver, Washington, New York, Boston, Chicago, Houston, Dallas, Seattle, Atlanta, Detroit, Philadelphie, Toronto, Montréal, Vancouver, Bogota, Chennai, Delhi, Mumbai, Bangalore, Bangkok, Djeddah, Abou Dhabi, Doha… Cette liste inclut également quelques liaisons régionales comme Le Caire, Aberdeen, Göteborg ou Tbilissi, dont les décollages étaient programmés dans la nuit. Le syndicat VC avait menacé Lufthansa mardi de faire durer ses mouvements sociaux « pendant des années » : il a ajouté hier un troisième jour de grève pour vendredi 20 mars, qui affectera de nouveau les vols court- et moyen-courriers. A priori, l’impact devrait être similaire à mercredi, quand plus de la moitié des vols programmés avaient été annulés. La justification de la grève est la même que pendant les 12 grèves menées depuis le début 2014 : la réforme sur les conditions de départ en préretraite des pilotes. Le système existant permet aux pilotes d’arrêter de travailler à partir de 55 ans tout en conservant 60% de leur salaire jusqu’au premier versement de leur pension de retraite ; la compagnie voudrait porter à 60 ans l’âge minimum de départ en préretraite pour les nouveaux pilotes. Les onze grèves de pilotes en 2014 ont coûté 242 millions d’euros à la compagnie.