Au septième et dernier jour de grève des hôtesses de l’air et stewards de la compagnie aérienne Air France, 90% des vols devraient être assurés. Les syndicats SNPNC-FO et UNSA-PNC vont réfléchir à la suite du mouvement. La compagnie nationale française prévoit ce 2 aout 2016 d’assurer près de 90% des vols intérieurs, 85% des vols moyen-courriers de et vers l’aéroport de Paris-CDG, et 100% des vols long-courriers sans limitation de capacité. Soit un programme de vol plus près de la normale que depuis le début du mouvement de grève des PNC, Air France dénombrant pour aujourd’hui 25% de grévistes (25% sur le long-courrier, 26% pour le moyen-courrier). Ponctuellement, des annulations et des retards de dernière minute ne sont pas à exclure, et des difficultés dans la composition des équipages sont également susceptibles d'entraîner des limitations dans le nombre de passagers par vol. Les syndicats SNPNC-FO et UNSA-PNC on tiré hier un « premier bilan » de la grève menée depuis le 27 juillet : ils écrivent dans un communiqué que « la grève a été très largement suivie, jusqu’à 70% des PNC programmés », soulignant que « concrètement, ce sont des centaines de vol qui ont soit été purement et simplement annulés, soit impactés puisque partis avec des passagers débarqués, souvent au dernier moment, du fait de composition d’équipage réduite ». Par leur mobilisation massive, les hôtesses et stewards ont selon eux envoyé un message à la direction dont elle va être « rapidement obligée de tenir compte ». Les deux syndicats, qui représentent 45% des voix des PNC, dénoncent de nouveau l’attitude d’Air France « qui n’a à aucun moment de ce mouvement de grève de 7 jours, cherché à négocier pour y mettre fin, et s’est acharnée à minimiser et pourrir le conflit » ; ils l’accusent en particulier d’avoir utilisé les dispositions de la Loi Diard obligeant tout PNC à informer l’employeur 48 heures avant sa participation à la grève, « non pour informer les passagers, mais pour dissuader les PNC de faire grève ». Par cette « double attitude », la direction serait donc « responsable, non seulement du coût du conflit, mais surtout de la détérioration de l’image d’AF et de la fracture sociale créée avec son PNC ». Le SNPNC-FO et l’UNSA PNC vont réunir leurs instances jusqu’à la fin de la semaine, pour décider des suites à donner au conflit qui n’est en tout état de cause et pour l’heure, pas résolu. Le dépôt d’un nouveau préavis de grève, évoqué lundi, n’est pas mentionné dans le communiqué. Rappelons que les deux syndicats exigent que l’accord collectif actuel des PNC (arrivant à échéance en octobre) soit prolongé plus longtemps que les 17 mois proposés par la direction. Hier dans Le Monde, Christophe Pillet  du SNPNC estimait qu’à un moment où « les résultats s’améliorent, la direction les gaspille dans un conflit social avec les salariés qui ont déjà fait un effort porté à 20 % de gains de productivité ». Le PDG d’Air France Frédéric Gagey a déclaré hier sur France Info que cette grève de sept jours va coûter « des dizaines et des dizaines de millions d'euros », avec comme impact notable de « toucher négativement les résultats économiques » ; avant de relativiser, puisqu’Air France selon lui « devrait rester heureusement avec un résultat d'exploitation positif en 2016 »… Mais il regrette dans Le Figaro que « l’idée qu’Air France pourrait disparaître reste encore étrangère à certains salariés », l’État ne volant « pas toujours au secours des compagnies qui ne savent pas s’adapter à la compétition mondiale ».