Le syndicat de personnel au sol FNV de la compagnie aérienne KLM Royal Dutch Airlines a déposé un préavis de grève de 90 minutes ce soir à Amsterdam, qu’elle essaie de bloquer en justice. Une semaine après avoir refusé l’ultimatum du syndicat, la compagnie nationale néerlandaise fait face ce 3 aout 2016 entre 19h30 et 21h00 à un arrêt de travail de son personnel au sol à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol. Ce qui voudrait dire ni traitement de bagages, ni guidage des avions au sol dans le principal hub de KLM, qui précise que la grève ne concerne pas les employés en contact direct avec les passagers. Des retards sont hautement probables, « des dizaines de vols » devant être affectés selon le syndicat. La compagnie explique dans un communiqué avoir proposé hier au FNV la reprise des négociations – sans réponse, une position jugée « incompréhensible et irresponsable ». Le FNV n’a pas besoin d’en arriver à ces extrêmes et devrait accepter la discussion « comme les quatre autres syndicats » représentant ses quelque 14.500 employés au sol, car la compagnie « ne succombe pas sous les actions des syndicats ». La compagnie de l’alliance SkyTeam en a donc appelé à la justice pour faire interdire la grève, et forcer le syndicat à négocier. Cette grève « va causer des souffrances inutiles à nos passagers, à la compagnie et à tous ses employés qui travaillent dur pour sauvegarder son avenir, en particulier en cette période de haut trafic pour KLM et Schiphol », écrit son directeur des opérations René de Groot dans un communiqué ; KLM dit vouloir reprendre le dialogue, mais « ne répondra pas à un ultimatum unilatéral ». Selon le FNV, il n’existe aucune raison pour reprendre les négociations puisque KLM n’envoie « aucun signal de sa volonté de répondre à nos demandes ». En l’occurrence une augmentation de salaire de 1% (plafonnée à 75 euros) et la titularisation de nombreux contrats temporaires. En échange de mesures de productivité, la dernière proposition d’accord « équilibrée » de la direction inclut le paiement d’une indemnité de 1600 euros, une amélioration du partage des bénéfices pour les employés, une augmentation structurelle des salaires au 1er janvier 2018, la protection des emplis, la « réparation » des coupes dans les pensions, un programme de formation de plusieurs millions d’euros, et le passage à des contrats de travail permanents pour certains employés temporaires. Pour KLM, toute concession à cette proposition la rendrait « trop chère pour le marché », ses ambitions et plans de croissance devenant alors « irresponsables ». Déjà la semaine dernière, KLM qualifiait la menace de grève de « geste irresponsable en regard de la situation actuelle de la compagnie ». Elle affirmait avoir démontré à maintes reprises sa volonté de négocier, et « comprendre et reconnaître l’importance des conditions de travail de tous les employés ». Avant de souligner que ces conditions de travail chez elles « sont et continueront d'être excellentes par rapport aux autres entreprises néerlandaises et aux autres compagnies aériennes », y compris une fois ses propositions d’accord entérinées. Le 28 juillet, des milliers de bagages avaient été laissés en souffrance à Amsterdam pendant plusieurs jours, suite à une première action menée par le syndicat FNV.