Le gouvernement français, déjà actionnaire d’Air France-KLM à hauteur de 15,88 %, va racheter 1,7 % de participations supplémentaires, afin d’accorder aux actionnaires de longue durée « le droit de vote double ».

Le ministère de l’Economie a annoncé vendredi 8 mai son intention de monter dans le capital d’Air France-KLM en rachetant 5,1 millions de titres, correspondant à 1,7 % du capital du groupe aérien franco-néerlandais. Pour cela, il devra débourser selon le cours de l’action entre 33,15 millions et 45,9 millions d’euros. En se renforçant, son but est d’imposer l’adoption des droits de vote doubles au sein d’Air France-KLM, ce qui ne semblerait pas possible aujourd’hui selon des estimations, cette disposition réclamant les 2/3 des votes des actionnaires. Cette disposition de vote double, inscrite dans la « loi Florange » du 29 mars 2014, stipule que les détenteurs d’actions d’une compagnie depuis plus de deux ans, se voient octroyer un double poids dans les décisions.

Le but du gouvernement et du ministre de l’Economie Emmanuel Macron est de diminuer le poids des actionnaires spéculatifs de court terme, tout en favorisant ceux qui prônent une stratégie de long-terme. Air France-KLM a confié ne pas avoir de « problème de fond » avec cette disposition de la loi Florange, indique Le Monde. Le conseil d’administration du groupe, qui a abordé ce sujet lors d’une réunion le 29 avril dernier, se serait même montré « favorable à un actionnariat stable et de longue durée. »

Les salariés qui sont les deuxièmes actionnaires du groupe, sont quant à eux, favorables à l’instauration du droit de vote double.