Alors que la direction d’Air France a confirmé la suppression de 1000 postes en 2016, une intersyndicale PNC d’Air France annonce dans un communiqué du 23 octobre refuser « tout licenciement ou suppression de poste ainsi que les efforts disproportionnés que l’entreprise veut imposer ».

L’annonce de la direction d’Air France, lors du Comité central d’entreprise (CCE) du jeudi 22 octobre, dans la Maison des arts et métiers à Paris, a jeté un froid parmi les syndicats d’Air France Comité central d’entreprise (CCE). Même en cas d’accord sur les négociations sur le plan Perform 2020, récemment reprises suite aux échauffourées brutales du CCE du 5 octobre dernier, Air France procédera à 1000 suppressions de postes l’année prochaine. Les négociations sur ce plan Perform qui doivent se terminer fin décembre 2015, portent donc sur l’annulation ou non de suppressions de postes sur 2017.

L’Intersyndicale PNC (SNPNC-FO/UNSA PNC) a réagi dans un communiqué en dénonçant « l’attitude des PDG d’Air France et d’Air France/KLM qui n’ont tiré aucun enseignement des évènements ayant entouré le CCE du 5 octobre dernier, évènements pourtant symptomatiques du profond désespoir que ressentent tous les salariés d’Air France ». Elle se « refuse tout licenciement ou suppression de poste ainsi que les efforts disproportionnés que l’entreprise veut imposer alors qu’elle annonce parallèlement d’excellents résultats dans un contexte de forte croissance du transport aérien. »

« Les salariés viennent de générer à eux seuls près de 2 milliards d’euros d’économies à travers le plan Transform. C’est désormais à l’Etat de lever les contraintes qu’il fait peser sur Air France et qui empêchent celle-ci de lutter contre la concurrence déloyale des compagnies du Golfe, ultra subventionnées et qui ne respectent aucune règle », continue l’Intersyndicale.

Rappelant un contexte aujourd’hui toujours « explosif » au sein des salariés, illustré par exemple dans le rassemblement de 5000 salariés PNC, PNT et de personnel au sol, le 22 octobre en marge du CCE qui avait été délocalisé pour l’occasion à la Maison des  Arts et Métiers à Paris, l'intersyndicale dénonce « les mensonges de la direction » comme indiqué dans la suite de son communiqué.

« Jamais l’Intersyndicale PNC ne s’est engagée à faire Perform et encore moins à finaliser des négociations fin décembre. L’Intersyndicale PNC a confirmé qu’elle était prête à entrer en renégociation de l’actuel Accord collectif qui continuera à produire ses effets jusqu’au 31 octobre 2016. Cette renégociation ne pouvant absolument pas aboutir en début d’année 2016. Pour mémoire les négociations du dernier Accord collectif ont duré plus d’un an.

L’Intersyndicale PNC dénonce la poursuite de la culpabilisation individuelle des PNC et du chantage à l’emploi lors de réunions qu’elle organise à chaque fin de stage professionnel (board) où elle décline l’ensemble des mesures de productivité qu’elle compte imposer. Elle cherche par ce biais à passer outre toute négociation et toute contre proposition des organisations syndicales représentatives, montrant ainsi sa conception du dialogue social : « j’impose, vous subirez ».

Nous démentons du reste que la négociation ait repris, à ce jour, avec l’Intersyndicale PNC, la rencontre du 14 octobre n’ayant été qu’une confirmation par la Direction de sa volonté d’imposer le plan Perform 2020 à tout prix. Un mensonge de plus. Après plus de 10.000 suppressions d’emplois à l’actif de la Direction ces dernières années, après 20% d’efforts de productivité à l’actif des salariés (et 17 % supplémentaires demandés dans le plan Perform 2020 n.d.l.r.), les méthodes de cette Direction sont inadmissibles d’autant que ses exigences ne sont assorties d’aucun engagement ferme sur l’avenir et d’aucune contrepartie pour les salariés.

La Direction entretient la confusion et les injonctions contradictoires en permanence plongeant l’ensemble des salariés dans le stress et le désarroi. Elle décline la casse sociale dans toutes les entreprises du Groupe. Chez Britair avec une baisse effective de la rémunération des PNC de près de 30% déclenchant de véritables drames sociaux. Et elle présente actuellement un accord chez Transavia qui conduira de façon déguisée à une baisse de 20 % de la rémunération du PNC.

L’intersyndicale dénonce l’attitude jusqu’au-boutiste de l’Entreprise et sa politique sociale uniquement basée sur une communication de façade visant à masquer aux médias, au pouvoir politique et à l’opinion publique l’ampleur du désastre humain qu’elle est en train de générer. »

En protestation à l’annonce par la direction de la suppression de 1000 emplois quoiqu’il arrive en 2016, les élus des syndicats représentés au CCE ont voté à l’unanimité une procédure qui va déclencher une expertise sur les comptes et la stratégie de la compagnie aérienne.