L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a proposé mercredi de nouvelles mesures incluant le traçage minute par minute des avions dès 2016 afin de faciliter les opérations de secours, mais aussi l’installation de boîtes noires éjectables et de meilleures informations sur le survol de zone de guerre. Les deux accidents de la compagnie aérienne Malaysia Airlines l’année dernière, celle du vol MH370 disparu quelque part dans l’Océan indien et celle du vol MH17 abattu au-dessus de l’Ukraine, semblent devoir déboucher sur des actions concrètes. L’OACI, une agence des Nations Unies, a en effet décidé d’imposer dès l’année prochaine un suivi minute par minute des avions « en cas d’incident » : tant que le vol se déroule normalement, un traçage toutes les 15 minutes sera mis en place dans les zones non couvertes par le contrôle aérien, mais le délai sera réduit à une minute en cas d’incident. Il ne s’agit pas « d’empêcher les accidents », a expliqué le président de l'OACI Olumuyiwa Benard Aliu, mais de permettre un déploiement plus rapide et plus précis des secours dans le cas par exemple d’un avion tombé en mer, comme pour le vol MH370 donc mais aussi celui de l’AF447 d’Air France entre Rio de Janeiro et Paris. Un expert a précisé que ce délai raccourci permettra sans doute de limiter à un cercle de 22 kilomètres de diamètre la zone de recherche. La deuxième mesure annoncée par l’OACI hier porte sur l’étape suivante de l’enquête : comprendre ce qui s’est passé grâce à l’analyse des boîtes noires, l’enregistreur des données de vol (FDR) et celui des conversations du cockpit (CVR). Les retrouver au plus vite et accélérer l’enquête sert non seulement les intérêts de l’industrie mais aussi celui des familles de victimes ou des passagers, trop souvent noyés d’informations contradictoires voire sensationnelles. L’agence demande donc aux avionneurs de rendre ces boîtes noires éjectables mais aussi flottantes, tous les avions neufs devant en être équipés d’ici 2021. Enfin l’OACI va de son côté créer un « référentiel informatique » en ligne regroupant tout ce que l’on sait sur les zones de conflit, afin d’éviter qu’un avion de ligne puisse de nouveau être pris pour cible par des missiles ou des avions de chasse, comme ce fut le cas en Ukraine pour le vol MH17. Toutes ces mesures feront l’objet d’un vote des membres de l’OACI en novembre prochain. S’il les a saluées, le directeur de l’IATA Tony Tyler a fait remarquer que de nombreuses compagnies aériennes n’attendront pas : « bon nombre ont déjà prévu d’améliorer le suivi de leurs avions », déclarait-il hier. Du côté des constructeurs, Airbus par exemple a déjà annoncé que ses A380 et A350 seront bientôt équipés de boîtes noires éjectables et flottantes.