En pleine restructuration, la compagnie aérienne Malaysia Airlines a nommé Paul Simmons au poste de directeur commercial, le même qu’il occupait chez Flybe. Elle va en outre réduire ses capacités vers l’Inde, tandis que plusieurs centaines de pilotes devraient être détachés vers d’autres transporteurs. Le nouveau directeur commercial de la compagnie nationale malaisienne prendra ses fonctions le 1er décembre 2015 dans la société Malaysia Airlines Bhd, la « nouvelle Malaysia Airlines » devant officiellement voir le jour le 1er septembre sous un nouveau nom. Paul Simmons se concentrera sur « le repositionnement de la marque comme compagnie aérienne de premier plan, et sur le développement de services pouvant répondre à, voire dépasser les attentes de nos clients », explique dans un communiqué le nouveau CEO Christoph Mueller, lui-même un ancien d’Aer Lingus. Avant de rejoindre Flybe, Paul Simmons a travaillé sept ans chez easyJet : il s’est déclaré ravi de rejoindre Malaysia Airlines « à un moment critique de son histoire. Il y a visiblement un énorme défi à relever, mais les opportunités de cette compagnie sont claires et très excitantes ». Deux des principaux postes de direction à Malaysia Airlines seront donc occupés par des étrangers, une rareté dans la région Après le retrait de son Airbus A380 fin août sur la route reliant sa base de Kuala Lumpur à l’aéroport de Paris-CDG, l’abandon entre autres de la desserte de Francfort ou une diminution des capacités vers l’Australie, l’Asie du sud-est et la Chine, la compagnie de l’alliance Oneworld a porté son attention sur l’Inde, où Kochi a déjà disparu du réseau. Dès le 1er septembre, l’un des deux vols quotidiens entre Kuala Lumpur et Delhi sera supprimé, tandis que les capacités seront réduites vers Mumbai : de 12 rotations hebdomadaires en Boeing 737-800 ou 777-200ER, elle passera à 14 mais uniquement opérées en monocouloir. Les départs de ces deux métropoles se feront uniquement de nuit, afin de permettre de meilleures correspondances vers l’Asie du sud-est et l’Australie. Ses autres destinations en Inde sont Bangalore, Chennai et Hyderabad. Deux destinations supplémentaires seront par ailleurs supprimées par Malaysia Airlines : le vol quotidien vers Malé aux Maldives dès le 23 août, et les trois rotations hebdomadaires vers Istanbul le 25 août. Côté emploi, des rumeurs non confirmées font état de plusieurs centaines de pilotes (jusqu’à 400) qui seraient concernés par un détachement temporaire vers d’autres compagnies aériennes, par exemple chez China Airlines, Saudia, Qatar Airways ou Korean Air. La « rationalisation du réseau » est bien sûr responsable de cette décision, qui survient alors que Malaysia Airlines a licencié ses 20 000 employés – et n’en a réembauché que 14 000. Seuls 25 des 1491 pilotes de la compagnie avaient été touchés par la première vague de licenciements. Aucune information pour l’instant concernant les hôtesses de l’air et stewards, mais des mesures similaires devraient les toucher, là encore pour une période donnée. Avantages de la manœuvre : tout employé qui refuse le détachement ne pourra pas réclamer d’indemnité de départ, et Malaysia Airlines pourra les récupérer simplement si la croissance promise par la nouvelle compagnie est au rendez-vous. Le CEO de la « nouvelle » Malaysia Airlines avait dévoilé début juin un plan nettement moins révolutionnaire qu’anticipé, précisant qu’elle restera un transporteur « international full service ». Le nouveau groupe MAS (Malaysia Airlines Bhd) sera séparé en trois activités : opérations, fonctions de support (maintenance, opérations au sol, programme de fidélité…) et formation/développement, avec un total de douze filiales. En ce qui concerne le transport des passagers et le fret, la compagnie nationale sera appuyée comme aujourd'hui par MASWings (liaisons « rurales »), la low cost Firefly et MAS Kargo. Le réseau domestique sera conservé à son niveau actuel, et il n’est pas question de faire de MAS une « compagnie régionale ». On rappellera que la compagnie avait dévoilé en novembre 2014 les pires résultats financiers trimestriels depuis 2011, conséquence des deux tragédies qui l’ont frappée (disparition du vol MH370 entre Kuala Lumpur et Pékin, et vol MH17 parti d'Amsterdam abattu au-dessus de l’Ukraine), mais aussi d’une piètre gestion ayant entrainé des pertes gigantesques, de son incapacité à répondre à la concurrence des low cost (au premier rang desquelles la Malaisienne AirAsia), et de l’interventionnisme politique. Le coût de la restructuration est estimé à 1,7 milliard de dollars au moins.