La disparition toujours inexpliquée du vol MH370 de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, qui reliait Kuala Lumpur à Pékin avec 239 personnes à bord le 8 mars 2014 avant de se volatiliser, a été officiellement requalifiée en accident : une décision juridique qui permet de lancer le processus d’indemnisation des familles de victimes. Dix mois après la disparition du Boeing 777-200ER de la compagnie nationale de Malaisie, les autorités ont annoncé le 29 janvier 2015 que « le vol MH370 était un accident », les 239 passagers - en majorité chinois - et membres d’équipage étant désormais présumés morts. Le directeur général de l’aviation civile Azharuddin Abdul Rahman a expliqué faire cette déclaration « avec le cœur lourd et un profond chagrin », mais dans l’intérêt des familles : cette requalification permet par exemple la délivrance d’actes de décès, mais aussi le lancement officiel d’un processus d’indemnisation rendu compliqué par l’incertitude sur le sort de l’avion. Les négociations sur le montant des indemnités restent cependant liées à la résolution de l’enquête. La Malaisie publiera un rapport préliminaire le 7 mars. Les recherches sous-marines se poursuivent dans l’Océan indien : le dernier bulletin du Centre de coopération des agences (JACC) australien, diffusé mercredi, précisait que les navires Fugro Equator et Fugro Discovery avaient été rejoints sur zone par le GO Phoenix, le Fugro Supporter étant attendu dans quelques jours. Environ 18 000 km² de fonds marins, à des profondeurs pouvant atteindre 6000 mètres, ont été passés au crible selon le JACC, sans succès à ce jour ; les enquêteurs cherchent toujours à localiser des débris du 777-200ER et bien sûr les enregistreurs de vol, seuls à même d’expliquer la disparition. Le mystère reste donc entier : les contrôleurs aériens avaient perdu le contact avec l’avion de Malaysia Airlines une heure après son décollage de l’aéroport de Kuala Lumpur, notant qu’il avait fait un virage vers l’ouest avant de disparaître des écrans radars. Aucun débris n’a été retrouvé à ce jour, le JACC considérant « très, très probable » la théorie que l’avion était en pilotage automatique, au vu de la régularité du trajet suivi vers l’Océan indien à en croire les données satellites relevées par Inmarsat. L’ATSB (Australian Transport Safety Board) qui chapote l’enquête estimait de son côté « hautement probable » un manque d’oxygène dans la cabine qui aurait entrainé une hypoxie fatale à toutes les personnes à bord de l’avion.