La Malaisie a publié hier un nouveau rapport sur le crash du vol MH370, deux ans après la disparition d’un avion de la compagnie aérienne Malaysia Airlines lors d’un vol entre Kuala Lumpur et Pékin. Aucune nouvelle information ne vient éclairer le mystère, les recherches devant s’arrêter d’ici la fin de l’année. L’OACI a par ailleurs officialisé de nouvelles normes afin de prévenir la perte d’avions en détresse dans des régions isolées. Pas de surprise dans le deuxième rapport provisoire publié le 8 mars 2016, deux ans jour pour jour après la disparition du Boeing 777-200ER de la compagnie nationale malaisienne comme l’exige le règlement de l’OACI : les enquêteurs n’ont toujours pas localisé l’appareil qui transportait 239 passagers et membre d’équipage, et poursuivent les recherches dans le sud de l’Océan Indien. Le rapport laisse la porte ouverte à d’éventuelles nouvelles informations « susceptibles de modifier les analyses, les conclusions ou les recommandations sur la sécurité des vols », mais rappelle que la date de sa finalisation dépendra de deux évènements : la découverte de l’épave ou l’arrêt des recherches, « quelle que soit la première dans le temps ». Il précise cependant les huit sujets encore étudiés par les 26 enquêteurs (19 Malaisiens et un Australien, un Chinois, un Américain, un Indonésien, un Singapourien et un Français) : - le non-respect du plan de vol établi - les opérations du contrôle aérien - le profil de l’équipage - l’état, la maintenance et les systèmes de l’avion - les communications satellitaires - les informations sur les débris et l’impact (suite à la découverte du flaperon dans l’île de La Réunion en juillet dernier) - l’organisation et le management de l’Aviation civile malaisienne, de la Malaisie et de Malaysia Airlines - le contenu de la soute cargo. Une minute de silence a été observée hier au Parlement malaisien, tandis que le Premier ministre Najib Razak rappelait dans un communiqué que les autorités « restent engagées à faire tout leur possible pour résoudre ce qui est un mystère insoutenable ». Mais il a aussi rappelé que les recherches prendront fin en 2016, tout en s’associant à l’optimisme mesuré de l’ATSB australien pour qui l’épave du 777 est bien dans la zone de recherche actuelle – quelques 120.000 km² dans le sud de l’Océan Indien, dont 30.000 km² n’ont pas encore été explorés. En cas d’échec, Malaise, Chine et Australie se rencontreront pour « déterminer la suite des opérations ». air-journal_AirAsia QZ8501 crash boite noireL'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a de son côté adopté hier les nouvelles normes « visant à prévenir la perte d’aéronefs commerciaux en détresse dans des régions isolées ». Les nouveaux amendements de l’Annexe 6 à la Convention de Chicago (Exploitation technique des aéronefs), qui entreront en vigueur d’ici à 2021, portent principalement sur les points suivants : obligation pour les aéronefs d’avoir à bord des dispositifs autonomes de suivi en cas de détresse, pouvant transmettre de manière autonome les informations sur la position au moins une fois par minute s’il y a lieu ; obligation pour les aéronefs d’être équipés de moyens permettant de récupérer et de rendre disponibles en temps opportun les données des enregistreurs de bord ; prolongement à 25 heures de la durée des enregistrements de conversations dans le poste de pilotage, afin qu’ils couvrent toutes les phases de vol pour tous les types d’opérations. Selon Olumuyiwa Benard Aliu, Président du Conseil de l’OACI, ces amendements « viennent appuyer directement le concept d’opérations du Système mondial de détresse et de sécurité aéronautique (GADSS) que l’OACI avait proposé à l’époque ; désormais, ils contribueront grandement à la capacité de l’aviation de veiller à ce qu’il n’y ait plus de disparations de ce genre ». Les dispositions concernant le suivi toutes les minutes en cas de détresse sont « basées sur la performance », ce qui signifie que les compagnies aériennes et les avionneurs peuvent envisager « d’utiliser toutes les technologies actuelles et émergentes qui répondent à la prescription de suivi de la position toutes les minutes ». Les nouvelles dispositions sur le recouvrement des données des enregistreurs de bord sont basées, elles aussi, sur la performance ; les « solutions techniques connexes peuvent donc nécessiter de recourir ou non à des enregistreurs de bord largables ». Prises ensemble, ces nouvelles dispositions devraient « garantir que le lieu d’un accident sera connu immédiatement, dans un rayon de six milles nautiques, et que les enquêteurs pourront avoir accès aux données de l’enregistreur de bord de l’appareil rapidement et de manière fiable », a ajouté M. Aliu dans un communiqué ; « les opérations de recherche et sauvetage s’en trouveront ainsi largement améliorées et d’un meilleur rapport coût-efficacité ».