Les pilotes de la compagnie aérienne low cost Norwegian Air Shuttle ont déposé un préavis de grève à partir de dimanche, après l’échec de trois mois de négociations sur les salaires et les conditions de travail. La première grève de l’histoire de la spécialiste norvégienne du vol pas cher pourrait débuter dès le 1er mars 2015, alors qu’elle vient de dévoiler ses premières pertes financières en sept ans. Selon le dirigeant du Syndicat de pilotes norvégien Halvor Vatnar, cité par thelocal.no, il n’y a aucun espoir de trouver un terrain d’entente avec le PDG de Norwegian : Bjorn Kjos « veut se débarrasser de nous, il mène une campagne anti-syndicat ; il ne veut pas entendre parler de pilotes salariés de façon permanente, juste de pilotes avec des contrats obscènes ». Il accuse Norwegian de vouloir faire avaler aux navigants scandinaves un gel des salaires et une aggravation des conditions d’emploi (heures plus longues et aléatoires entre autres), au prétexte que cela serait la seule façon d’être « compétitive au plan international ». Avec à la clé, la menace de supprimer 200 postes… Le syndicat de pilotes suédois a déjà annoncé une « grève de sympathie » pour mercredi prochain. Un porte-parole de la low cost a nié les accusations du syndicat, en particulier sur les emplois permanents, affirmant que Norwegian cherchait au contraire à « conserver ses pilotes scandinaves expérimentés et compétents ». Mais leurs conditions de travail et de salaires sont « intenables » en regard de la situation de Norwegian, qui est contrainte de s’adapter pour « survivre et maintenir une compagnie aérienne basée en Norvège ». Rappelons que Norwegian a enregistré une perte de 121 millions d’euros pour l’exercice 2014, alors qu’elle avait connu l’année précédente un bénéfice de 37 millions d’euros. Son chiffre d’affaires a pourtant progressé de +25,4% à 2,2 milliards d’euros, et elle a transporté 24 millions de passagers (+16%) ; son coefficient d’occupation a gagné 2,6 points à 80,8% sur des capacités en hausse de +35%, tirées par le long-courrier et à l’ouverture de bases à l’aéroport de Londres-Gatwick et en Espagne.