Êtes-vous favorable au projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes ? Telle est la question qui sera posée le 26 juin aux électeurs de Loire-Atlantique. Le Journal Officiel a publié le 24 avril 2016 en cinq articles les détails de l’organisation du mini-référendum concernant l’implantation du nouvel aéroport. Seuls les électeurs des communes du département de la Loire-Atlantique, inscrits sur les listes électorales à la date du 29 février, sont convoqués le 26 juin 2016 pour prendre part à la consultation. Le décret précise que la question posée sera « êtes-vous favorable au projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes ? ». Les opérations de vote seront ouvertes à 8 heures et closes à 18 heures ce dimanche ; « toutefois pour faciliter l'exercice de leur droit aux électeurs », le préfet de la Loire-Atlantique peut prendre un arrêté « à l'effet d'avancer ou de retarder, dans certaines communes, l'heure d'ouverture ou de fermeture des opérations de vote ». La ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, le ministre de l'aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités territoriales et le ministre de l'intérieur sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret. Vendredi, le même journal officiel avait publié l’ordonnance levant le dernier obstacle juridique à la tenue de la consultation sur l’aéroport contesté : elle modifiait le Code de l’environnement, permettant à l’Etat de « consulter les électeurs d’une aire territoriale déterminée afin de recueillir leur avis sur un projet d’infrastructure ou d’équipement susceptible d’avoir une incidence sur l’environnement », un projet dont la réalisation est « subordonnée à la délivrance d’une autorisation relevant de sa compétence, y compris après une déclaration d’utilité publique ». Cette aire de consultation « correspond à celle du territoire couvert par l’enquête publique dont ce projet a fait l’objet », précise encore l’ordonnance. Contrairement à un référendum, la consultation n’oblige pas l’Etat à tenir compte du résultat du vote du 26 juin. Les réactions ont été sans surprise : l’Acipa, une des principales organisations d’opposants à Notre-Dame des Landes, rappelle que « rien ne nous oblige à tenir compte du résultat de cette consultation illégale, qui ne sera qu'un avis parmi d'autres ». Elle continuera de « s'opposer aux expulsions des habitants de la zone définie dans la DUP » et exige que le Président de la République honore ses engagements locaux : « pas de travaux ni d'expulsion, tant que les recours juridiques ne sont pas tous épuisés ». L’association Des ailes pour l’ouest, favorable au projet de nouvel aéroport, a « accepté cette consultation, bien que le projet ait déjà fait l’objet de procédures incalculables, à condition que ce soit sur le projet de 2008 (un aéroport avec deux pistes) qui a fait l’objet de la déclaration d’utilité publique en 2008. Si ce n’est pas le cas, nous sommes très réservés sur le vote qui sera émis ». La ministre de l'Environnement Ségolène Royal annonçait début avril que le futur aéroport n’aura qu’une seule piste, un rapport d’expert jugeant que le projet de 2008 était surdimensionné ; une opinion contestée par Matignon, dont les services jugeaient que le rapport « validait » le transfert d’aéroport - mais contestaient la possibilité juridique de modifier le projet, l’Etat ayant signé les contrats. Rappelons que la DGAC avait en 2013 soutenu le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes, y voyant surtout un avantage pour les riverains de l’agglomération en raison de l’intensification des nuisances sonores. ‎