Ultime revirement sur un dossier de 50 ans qui n’en finit plus de défrayer la chronique : le projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes pourrait connaître un coup d’arrêt fatal, le rapporteur public prévoyant de demander lundi 7 novembre l’annulation « totale ou partielle » de certains des arrêtés préfectoraux rendant possible le démarrage des différents chantiers.

Le feuilleton Notre-Dame-des-Landes continue. Alors qu’après quatre de report pour les travaux, le gouvernement, par la voix de Manuel Valls, s’était félicité des ultimes rebondissements (référendum local remporté par les partisans du oui, et l’ensemble des recours administratifs des opposants rejetés par la justice), une nouvelle audience devant la justice pourrait enterrer définitivement le projet (comme le souhaite d’ailleurs, Ségolène Royal, dernière ministre de l’Environnement du gouvernement Hollande).

Pour les opposants, cette décision du rapporteur public de s’en prendre aux arrêtés permettant de commencer la nouvelle infrastructure, est de bonne augure et pourrait sonner le glas du projet. Ainsi, Thomas Dubreuil, l'un des avocats des opposants, affirme que « si c'est confirmé, et si les arrêtés sont annulés, les conditions pour une intervention ou un démarrage des travaux ne sont aucunement réunies ». De même, Benoît Hartmann, porte-parole de France nature environnement, a déclaré sur France Info que l'annulation des arrêtés « enterrera probablement le projet ». Car « réécrire ces arrêtés va prendre du temps. Or la déclaration d'utilité publique arrive bientôt à échéance. Il en faudrait donc une nouvelle, dont on est à peu près certain qu'elle ne serait pas prise, puisqu'il a été montré qu'il existe une alternative crédible au projet. »

Le rapporteur public compte contester des arrêtés pris en décembre 2013 et liés aux aménagements hydrauliques et aux destructions d'espèces protégées. Si son avis est en effet généralement suivi, il faudra attendre deux semaines avant de connaître le délibéré final des juges.