Le Syndicat des pilotes d’Air France (SPAF), second syndicat de pilotes après le SNPL  à Air France, a affiché son scepticisme quant à conclure un accord tant que les « préalables de bon sens » ne seront pas acquis.

Le Spaf qui a engagé des discussions sur le plan Perform 2020 que souhaite arracher la direction d’Air France auprès de ses différentes catégories de personnel, avant fin septembre, a indiqué dans un communiqué du 25 septembre que les trois premières réunions ont vu la direction poser ses objectifs de réduction des coûts. Ces objectifs présentés par la direction d’Air France comme non négociables « remettent en cause les fondements du contrat social des pilotes et le niveau de l’emploi à Air France ».

« Les exigences de la compagnie apparaissent également déconnectées des préoccupations concernant la sécurité des vols : diminution des repos des équipages en escale mais aussi à la base, baisse du nombre de vols renforcés par un pilote supplémentaire sur certains vols long courrier alors même qu'une une forte augmentation de productivité est demandée ».

Toujours selon le Spaf, les pilotes de KLM viennent de conclure un plan Perform « bien moins sévère ». « Mais à l’opposé de la négociation rationnelle accomplie avec les pilotes hollandais par le management KLM, l'équipe de Juniac/Gagey semble engagée dans une guérilla passionnelle contre les pilotes français. Bien qu’incapable de justifier cette différence de traitement et, alors que les pilotes sont prêts à s’engager dans un plan de développement, la direction d’Air France est incapable de préciser sa stratégie, que ce soit par manque de transparence, par défaut de plan cohérent ou par calcul. Les pilotes eux, demandent de la lisibilité, des engagements clairs sur les investissements pour Air France et pour l'emploi. 

À ce stade, la négociation d'un accord apparaît d’autant plus compromise que la satisfaction de ces préalables de bon sens ne semble pas acquise, pas plus que la confiance que M. de Juniac a une nouvelle fois rompue en contournant l'engagement pris par le gouvernement lors du conflit de septembre dernier : le retrait définitif de Transavia Europe. »

Rappelons que la direction d’Air France souhaite dans le cadre de la réduction de coûts de Perform 2020 (notamment « une augmentation du nombre d'heures de vol à rémunération constante »dit la direction, mais qui correspondrait « à un mois et demi de travail gratuit » selon un cadre du SNPL majoritaire chez Air France ), économiser 1,3 milliards d’euros d’ici deux ans, et dégager un résultat d’exploitation de 740 millions d’euros qui permettrait une reprise des investissements dans le réseau (et le maintien des livraisons de Boeing 787-9 Dreamliner fin 2016). Si les négociations avec les différentes catégories de personnel n’aboutissent pas, un plan B est prévu avec une baisse de 10 % de son réseau long-courrier, avec des conséquences inévitables sur l’emploi. La direction dévoilera ses intentions lors d'un CCE extraordinaire le 5 octobre prochain, quelques jours après les conseils d'administration d'Air France-KLM à Amsterdam le 1er octobre et d’Air France le 2 octobre.