La direction d’Air France a précisé vendredi lors d’un Comité d’entreprise central (CCE) quel scénario elle prévoit en cas d’échec des négociations sur le plan Perform 2020 : des licenciements secs, réduction de flotte long-courrier et fermeture de lignes déficitaires. C’est un menu plus qu’indigeste que propose Frédéric Gagey, PDG d'Air France à son effectif en cas d’échec des négociations sur une nouvelle hausse de la productivité dans le cadre du plan Perform 2020 (qui a succédé au plan de restructuration Transform 2015). Si les 700 millions d’économies sur deux ans ne sont pas garantis lors de prochaines négociations, Frédéric Gagey a profilé un plan d’attrition de sa flotte, avec une baisse de 10 % du programme long-courrier, qui viendrait compenser la non-signature d’accord avec les différentes catégories de personnel. Cette réduction des capacités entraînerait automatiquement une réduction de son effectif. Pour la première fois, la perspective de devoir procéder à des licenciements secs a été esquissée. Dans le détail, le nombre de lignes à supprimer serait compris entre 9 et 14, de sources syndicales. La direction a également évoqué une dizaine d’avions long-courrier à minima qui sortiraient de sa flotte, qui comprend 343 avions dont 107 dédiés au long-courrier. De même, une avion supprimé équivaudrait à au moins une centaine d’emplois supprimés. Au final, ce seraient donc plus de 3 000 licenciements affectant toutes les catégories de personnel, qui sont envisagés dans ce plan B. Autre déconvenue :  les 14 787 Dreamliner qui devaient rentrer dans la flotte d’Air France, le premier à partir de novembre 2016, pourraient faire faux bond, la direction n’ayant pas précisé s’il s’agit d’un report de livraison ou d’une annulation de commande. Selon la direction, la moitié des lignes long-courrier d’Air France seraient déficitaires, l’objectif étant d’atteindre après coup le seuil de 15 à 20 % de lignes déficitaires. Ce plan sera présenté aux conseils d'administrations d'Air France-KLM et d'Air France les 1er et 2 octobre puis présenté lors d’un CCE extraordinaire le 5 octobre prochain. Rappelons que British Airways avait procédé dans les années 2000 à une pareille politique de réduction de sa flotte, ce qui lui a permis de redresser ses comptes, alors qu’elle figure aujourd’hui parmi les premières compagnies traditionnelles dégageant des profits. Air France-KLM a vu quant à elle sa perte nette se creuser de 3 % au premier semestre, à 638 millions d’euros.