Le projet de loi relatif à la future liaison ferroviaire CDG Express entre Paris et l'aéroport Charles de Gaulle a été adopté par l'Assemblée nationale, certains députés s’y opposant en raison de l’absence de détails sur le mode de financement. Selon un communiqué diffusé le 3 octobre 2016 par le SCARA (Syndicat des Compagnies AéRiennes Autonomes, qui regroupe des compagnies aériennes françaises hors groupe Air France), « nombre de députés » ont souligné lors du débat l’absence de détails sur le mode de financement et sur l’équilibre d’exploitation de CDG Express, dont le budget est estimé à 1,7 milliard d’euros. Plusieurs députés ont en outre « explicitement refusé le recours aux compagnies aériennes » pour financer le projet, rejoignant la position du SCARA pour qui « un investissement et une couverture des coûts d'exploitation même partiels de la liaison CDG-Express par les compagnies aériennes n'est ni justifié ni admissible ». Le syndicat s'interroge sur la viabilité du projet, soulignant que le coût réel « comporte de nombreuses raisons de dérives », le dossier technique actuel comportant « d'importantes lacunes techniques » notées également l'Autorité environnementale (CGEDD) et par l'ARAFER. Lors des débats la semaine dernière, le secrétaire d'Etat chargé des transports Alain Vidalies reconnaissait que la menace d’une nouvelle taxe passager planait encore, « les résultats de la modélisation indiquant que les ressources financières tirées de la billetterie pourraient ne pas être suffisantes ». La taxe d’environ un euro par passager et par trajet serait prélevée sur les billets d’avion au départ comme à l’arrivée de Roissy dès 2017. Le SCARA dénonce au passage l’absence de publication des conclusions de l'enquête publique qui s'est déroulée du 8 juin au 12 juillet, rappelle qu’il avait proposé de financer le CDG Express par la vente des actions de l’Etat dans les aéroports (12 propositions pour rétablir la compétitivité du transport aérien), et liste les alternatives économiques au projet en l’état : Budget prévisionnel du projet CDG-Express partiel : 1,7 milliards d'euros Budget du projet alternatif Vinci : 0,8 millions Budget du projet alternatif Ligne 17 : déjà financée dans le cadre du Grand Paris. Prix du billet CDG-Express par personne : 24 euros Prix du taxi entre Paris et Roissy : (rive droite) 50 euros - (rive gauche) 55 euros Taxe envisagée par billet d'avion pour financer le CDG-Express : 2 euros (soit 1 euro par trajet) Rappelons que ses positions sur le financement de la ligne ferroviaire sont partagées par le BAR France (compagnies aériennes étrangères opérant en France), Air France-KLM ou le SNPL entre autres. Le SCARA regroupe des compagnies aériennes françaises (hors groupe Air France) basées en métropole et dans les territoires ultra-marins, ainsi que des sociétés d'assistance aéroportuaire. Il représente « 7000 emplois directs et deux milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel ».