Le PDG de la compagnie aérienne Delta Air Lines avait fait le rapprochement entre les attentats du 11 septembre et les transporteurs du Golfe. Le patron de Qatar Airways lui a renvoyé la politesse, demandant qu’il s’occupe plutôt de ses avions pourris. La concurrence entre Emirates Airlines, Etihad Airways et Qatar Airways et leurs concurrentes occidentales est certes féroce, mais ça commence à sentir le roussi. Dernière sortie en date, celle d’Akbar al Baker le 16 mars 2015 à Doha : interrogé sur les accusations des transporteurs américains, selon qui les trois compagnies du Golfe ont accumulé 42 milliards de dollars de subventions, le PDG de Qatar Airways a commencé par dire que son homologue de Delta Air Lines « ne connait pas la différence entre subvention et participation ». Affirmant qu’il n’avait en aucun cas touché les premières, l’argent venu de l’état-actionnaire étant une « participation légitime », il a ensuite déclaré que lui au moins ne « faisait pas voler des avions pourris, d’une moyenne d’âge de 35 ans » alors que la moyenne de sa flotte « ultramoderne » et peu polluante est de « 4 ans et 1 mois ». L’exagération est assumée – la moyenne d’âge des avions de Delta est légèrement supérieure à 17 ans (son plus vieil appareil, un Boeing 757-200, en a près de 30). On pourrait s’amuser de ces échanges de vacheries. Mais quand on connait la capacité des deux camps à manier le chantage (créneaux de vols contre commandes d’avions) et à mélanger économie et politique, il est difficile d'imaginer jusqu’où ça pourrait aller. Les patrons d’Emirates Airlines et Etihad Airways seront ce mardi à Washington pour s’expliquer. Le patron de Boeing Moyen Orient Jeff Johnson a rappelé au passage que les Emirats Arabes Unis et le Qatar sont des « marchés clés » où il détient 70% du marché long-courrier, les deux pays ayant accumulé 477 commandes d’avions américains pendant les dix ans où leurs compagnies ont reçu tant de subventions… air-journal boeing 777 qatar bourget