La compagnie aérienne Qatar Airways sera la première à mettre en œuvre la solution de suivi des avions minute par minute GlobalBeacon, à partir de 2018. Une solution qui à terme devrait mettre fin au problème de la disparition des avions, comme dans le cas du vol MH370 de Malaysia Airlines. La compagnie nationale du Qatar a annoncé le 27 septembre 2016 avoir signé avec l’équipementier Aireon, avec une installation à partir de 2018 qui lui permettra de battre de trois ans le délai fixé par l’OACI pour un suivi des avions commerciaux automatique au moins toutes les quinze minutes en temps normal (et toutes les minutes en cas de détresse). La solution GlobalBeacon est basée sur des satellites ADS-B, et enverra minute par minute des informations sur le vol dans le système FlightAware  (dont Qatar Airways va intégrer l’API Firehose) : la compagnie comme le contrôle aérien disposeront ainsi en quasi-permanence d’informations incluant le numéro de vol, l’aéroport de départ et celui de destination, le plan de vol, la position et le temps estimé d’arrivée. L’avantage d’une solution basée sur satellite est d’augmenter le suivi des avions par des radars traditionnels aux océans, déserts et autres zones désolées. Outre le fait que les recommandations de l’OACI seront « dépassées de loin », Le PDG de Qatar Airways Akbar al Baker explique dans un communiqué que l’adoption de la solution GlobalBeacon va « en outre améliorer la gestion de la flotte grâce aux mises à jour minute après minute ». Du côté d’Aireon, le CEO Don Thoma souligne qu’aucune avionique additionnelle ne sera nécessaire dans les quelque 190 avions de la compagnie de l’alliance Oneworld (et tous ceux déjà équipés de transpondeurs ADS-B). GlobalBeacon sera activé dès la fin de déploiement des 66 satellites NEXT d’Iridium en orbite basse, qui « couvriront » la planète entière. air-journal_Malaysia Airlines MH370 puzzleRappelons que l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a adopté en mars dernier les nouvelles normes « visant à prévenir la perte d’aéronefs commerciaux en détresse dans des régions isolées », suite à la disparition toujours inexpliquée du vol MH370 de Malaysia Airlines en 2014, qui survenait déjà après celle du vol AF447 d’Air France entre Rio et Paris en 2009. Les nouveaux amendements de l’Annexe 6 à la Convention de Chicago (Exploitation technique des aéronefs), qui entreront en vigueur d’ici à 2021, portent principalement sur les points suivants : obligation pour les aéronefs d’avoir à bord des dispositifs autonomes de suivi en cas de détresse, pouvant transmettre de manière autonome les informations sur la position au moins une fois par minute s’il y a lieu ; obligation pour les aéronefs d’être équipés de moyens permettant de récupérer et de rendre disponibles en temps opportun les données des enregistreurs de bord ; prolongement à 25 heures de la durée des enregistrements de conversations dans le poste de pilotage, afin qu’ils couvrent toutes les phases de vol pour tous les types d’opérations. Selon Olumuyiwa Benard Aliu, Président du Conseil de l’OACI, ces amendements « viennent appuyer directement le concept d’opérations du Système mondial de détresse et de sécurité aéronautique (GADSS) que l’OACI avait proposé à l’époque ; désormais, ils contribueront grandement à la capacité de l’aviation de veiller à ce qu’il n’y ait plus de disparations de ce genre ». Ces nouvelles dispositions devraient « garantir que le lieu d’un accident sera connu immédiatement, dans un rayon de six milles nautiques, et que les enquêteurs pourront avoir accès aux données de l’enregistreur de bord de l’appareil rapidement et de manière fiable », a ajouté M. Aliu dans un communiqué ; « les opérations de recherche et sauvetage s’en trouveront ainsi largement améliorées et d’un meilleur rapport coût-efficacité ». air-journal_Qatar Airways 777F 777-8X