Le conseil d’administration de la compagnie aérienne Ryanair a nié toute intention de lancer des vols transatlantiques, trois jours après avoir annoncé le contraire. Le vol inaugural de la low cost entre Copenhague et Dublin a été bloqué hier par des manifestants opposés au statut irlandais des futurs employés de sa base danoise. Et elle a présenté des excuses après que la famille d’un enfant en attente de greffe se soit vu refuser l’embarquement dans les îles Canaries pour être arrivée sans billet à l’aéroport. La volte face le 19 mars 2015 sur les futurs vols transatlantiques de la spécialiste irlandaise du vol pas cher survient trois jours après qu’elle a officiellement annoncé « un plan pour la croissance future, y compris transatlantique » pour les cinq prochaines années, expliquant que les « consommateurs européens veulent des coûts de transport moins élevés vers les Etats-Unis, tout comme les Américains le souhaitent vers l'Europe ». Ryanair parlait alors d’aller simple au départ de l’Europe à partir de dix livres (environ 14 euros), même si la plupart des billets seraient plus chers. Et le communiqué précisait que le lancement de liaisons vers les Etats-Unis est « un développement logique » pour le marché européen de Ryanair. Mais la low cost a annoncé hier de façon tout aussi officielle que son conseil d’administration « n’a pas pris en considération ni approuvé un quelconque projet transatlantique », et qu’il n’a « pas l’intention de le faire » - sans autre précision. Comprenne qui pourra ; le lancement de vols vers les Etats-Unis est déjà annoncé depuis des années, avec toujours la précaution d’un « dans environ cinq ans quand les avions nécessaires seront disponibles ». Ryanair a d’autre part fait face jeudi après-midi à une manifestation surprise à l’aéroport de Copenhague-Kastrup : une soixantaine de manifestants ont retardé de trois heures le départ du vol inaugural vers Dublin, l’équipage de l’avion arrivé d’Irlande voyant ses passagers empêchés d’embarquer. Motif du blocage : le statut des pilotes et PNC de la base danoise de Ryanair, qui doit ouvrir officiellement jeudi prochain. La low cost veut leur imposer un statut irlandais, alors que les opposants réclament le respect des règles danoises plus favorables. Le Boeing 737-800 a finalement pu repartir suite à l’intervention de la police, mais de nouvelles manifestations sont attendues d’ici l’inauguration de la base. Rappelons qu’à partir du 26 mars, Ryanair reliera Copenhague à Londres-Luton, Milan-Bergame et Varsovie-Modlin. Enfin Ryanair a présenté hier ses excuses à la famille espagnole d’un enfant en attente d’une double transplantation rein-foie. Ayant appris que des organes étaient disponibles à Madrid, la famille se précipite samedi 7 mars à l’aéroport de Gran Canaria pour prendre le premier avion. Elle possède des billets d’avion sur Iberia, mais le vol de Ryanair part plus tôt, à 16h50 ; elle tente donc d’acheter de nouveaux billets (« 65 minutes avant le départ » selon la low cost), ce qui est refusé puisqu’elle ne vend que sur internet. Selon un journal local, le personnel de Ryanair à l’aéroport « avait peur des complications que pourrait entrainer l’état de santé du garçon » ; la low cost assure qu’une tentative de médiation avec Dublin a bien eu lieu « 45 minutes avant le vol mais sans que le caractère d’urgence soit évoqué » par l’employé de l’aéroport. La famille embarque finalement à bord d’un avion d’Air Europa 70 minutes plus tard, arrive à temps à l’hôpital La Paz de Madrid, et la transplantation peut se faire dans les délais impartis par les équipes médicales – « à 30 minutes près » selon la presse locale. Ryanair a finalement réprimandé son agent sur place et présenté ses excuses à la famille.