Un an après l’annonce d'une nouvelle restructuration, la compagnie aérienne Senegal Airlines a perdu au début du mois sa licence d’exploitation. Un nouveau transporteur national devrait être lancé rapidement. Le gouvernement sénégalais a annoncé le 11 avril 2016 avoir révoqué l’autorisation d’opérer de la compagnie nationale créée il y a six ans. Dans un communiqué cité par la presse locale, le ministère des transports explique que « malgré le soutien permanent de l’État du Sénégal, la compagnie aérienne Sénégal Airlines n’a jamais pu atteindre les objectifs de développement qui lui étaient assignés dans sa Convention de Concession. Pour rappel, cette Convention lui garantissait l’usage exclusif des droits de trafic aérien détenus par le Sénégal ». L’agence de l’aviation civile ANACIM lui a retiré son permis d’exploitation le 2 avril, ayant constaté qu’elle ne possédait plus d’avion, les deux derniers (un Airbus A320 et un Bombardier Dash-8 Q400) ayant été rendus à leurs sociétés de leasing. Elle utilisait encore un CRJ100 de 50 places pour desservir  Ziguinchor, Bissau et Praia depuis sa base à l’aéroport de Dakar-Léopold Sédar Senghor. Senegal Airlines avait accumulé une dette de 100 millions d’euros, et mis les deux-tiers de ses employés au chômage technique depuis juin dernier, son plan de départs volontaires ayant été un échec. Lancée en 2009 suite à la disparition d'Air Sénégal International (elle-même dissoute pour cause de tensions entre les actionnaires, le gouvernement sénégalais et Royal Air Maroc), Senegal Airlines a opéré jusqu’à quatre appareils (trois A320 et un ATR 42-500) vers onze destinations. Mais entre problèmes financiers et forte concurrence à Dakar, elle ne représentait plus que 5% de l’activité dans l’aéroport de la capitale contre 30% à son lancement. Le Sénégal doit lancer une nouvelle compagnie nationale « dans les prochains jours », sans que l’on sache qui la financera (la recherche d’investisseurs étrangers pour sauver Senegal Airlines avait échoué). L'Etat a selon le ministère du Tourisme « pris les dispositions pour mettre en place un pavillon national fort qui s'inscrira dans les objectifs prioritaires du projet de relance du hub aérien régional du Plan Sénégal Emergent ». Ce dernier inclut l’ouverture du nouvel aéroport Blaise Diagne à la fin de l’année et la modernisation des aéroports régionaux d’ici 2018 : de quoi faire passer le trafic du pays à 6 millions de passagers par an en 2020 et « 10 millions en 2035 », afin de faire du Sénégal un hub régional.