La compagnie aérienne Singapore Airlines discute avec Airbus et Boeing sur le développement d’un avion qui lui permettrait de relancer des vols directs et rentables entre Singapour et les Etats-Unis, une expérience à laquelle elle a mis fin il y a deux ans. Le CEO de la compagnie nationale singapourienne Goh Choon Phong a expliqué lors d’une interview avec Bloomberg Television le 18 juin 2015 qu’il aimerait bien que cela se fasse « le plus vite possible » avec de « nouvelles technologies », car « il n’y a pas réellement d’avion sur le marché » capable d’effectuer ce trajet de façon rentable. Singapore Airlines avait mis fin en octobre et novembre 2013 aux vols directs reliant sa base à l’aéroport Changi à Los Angeles et Newark, en raison des coûts opérationnels trop élevés de ses Airbus A340-500 configurés pour cent passagers. Ce qui avait profité en particulier à ses rivales régionales Cathay Pacific et Qantas, la première desservant depuis Hong Kong cinq villes aux USA dont San Francisco en direct, et la seconde quatre villes (plus San Francisco en décembre) dont Dallas-Fort Worth en direct depuis Sydney, désormais la route la plus longue au monde. La compagnie de Star Alliance dessert toujours quatre aéroports américains : Los Angeles et San Francisco (via Hong Kong, Seoul ou Tokyo), Newark via Francfort et Houston via Moscou. Mais le PDG se plaint du manque d’accords de cinquième liberté, qui lui permettraient de rentabiliser des liaisons passant par d’autres pays ; un rapprochement avec Virgin Australia, dont elle est actionnaire, ou Air New Zealand serait une solution. Il n’a en revanche pas précisé quelle ville américaine aurait sa préférence si jamais un avion idoine était disponible. Le record de distance appartenait à Singapore Airlines avec le Singapour – Newark (15 350 kilomètres en 19 heures) et le Singapour – Los Angeles (14 100 kilomètres en 18h30), tous les deux opérés en A340-500. Il est tombé dans l’escarcelle de Qantas avec le vol vers Dallas en Airbus A380 (13 804 kilomètres en 15h25). Chez Airbus justement, l’A350-900 en configuration typique peut franchir 14.300 km, et l’A350-1000 14.800 km. Chez Boeing, le 777-200LR peut parcourir 17.300 km, et les Dreamliner ont un rayon d’action en configuration typique de 14.500 km pour le 787-8 ou 15.400 km pour le 787-9. Les futurs 777-8X (17.220 km) et 777-9X (15.100 km), attendus au début de la prochaine décennie, devraient aussi faire l’affaire. En théorie, Singapore Airlines disposera bientôt d’avions capables d’aller en direct aux Etats-Unis : elle a en effet commandé 70 A350-900, attendus à partir de l’année prochaine. L’accent mis sur la rentabilité lors de l’entretien du CEO est un autre problème… air-journal_Singapore_Airlines A350-900 air-journal_Boeing-famille-777X-787