La compagnie aérienne Thai Airways ne proposera pas cet hiver de vols entre Bangkok et Rome ou Los Angeles, continuant à faire des coupes sombres dans son réseau dans le cadre de la restructuration lancée en janvier dernier. Après avoir supprimé les routes entre sa base à l’aéroport de Bangkok-Suvarnabhumi et Johannesburg, Moscou et Madrid (en septembre) ainsi que celle reliant Phuket à Séoul, la compagnie nationale de Thaïlande continue de délester son réseau des liaisons non rentables. A partir du 25 octobre 2015, elle ne desservira plus Rome-Fiumicino, un aéroport qui devait recevoir cet hiver quatre rotations hebdomadaires opérées en Boeing 747-400 (10 places en Première, 40 en classe Affaires, 325 en classe Economie). Pas de concurrence pourtant sur cette route pour Thai Airways, qui continuera à desservir Milan-Malpensa ; mais Emirates Airlines, Etihad Airways et Qatar Airways proposent de multiples rotations quotidiennes entre les deux capitales via leurs hubs respectifs. La compagnie de Star Alliance abandonnera le même jour la liaison BangkokLos Angeles, opérée via Séoul (elle avait desservi l’aéroport californien en direct jusqu’en 2012). Quatre rotations hebdomadaires étaient là aussi prévues cet hiver, à bord de 777-300ER (24 sièges en Première, 18 en classe Affaires et 306 en classe Economie), mais cette fois en concurrence indirecte avec Delta Air Lines (via Tokyo-Narita) et la plupart des grandes compagnies d’Asie-Pacifique : les deux aéroports sont aussi desservis par Air China, ANA (All Nippon Airways), Cathay Pacific, China Airlines, China Eastern Airlines, China Southern Airlines, EVA Air, Japan Airlines, Korean Air, Philippine Airlines, Qantas ou Singapore Airlines – sans parler des compagnies européennes ou du Golfe. Thai Airways abandonne donc définitivement les Etats-Unis, la route directe vers New York-JFK ayant été supprimée en 2008. La compagnie, qui déjà réduit ses capacités cet été, a d’autre part engagé comme consultant un ancien CEO d’Oman Air, l’Australien Wayne Pearce, dont elle attend une stratégie marketing et commerciale – un des points faibles mis en avant quand elle avait annoncé sa restructuration, après avoir affiché une perte de 252 millions d’euros sur les neuf premiers mois de 2014 (le troisième trimestre a dégagé un profit grâce aux taux de change), et une dette estimée à plus de 7 milliards d’euros. Selon le président du comité d’administration Areepong Bhoocha-oom cité par le Bangkok Post, M. Pearce a réussi à « augmenter le nombre de passagers et améliorer a ponctualité » d’Oman Air, qu’il a quittée en février l’année dernière. Outre ses fonctions premières, il devra s’occuper de formation du personnel et améliorer l’efficacité du centre d’appel de Thai Airways. Comme l’a souligné M. Areepong, l’arrivée d’un conseiller étranger et d’autres outsiders « devraient changer la façon de travailler » dans la compagnie. Une conclusion à laquelle est déjà arrivée Malaysia Airlines, dont l’ancien patron d’Aer Lingus Christoph Mueller va prendre les commandes…