Après cinq trimestres consécutifs dans le rouge, la compagnie aérienne Thai Airways a fini par lever le voile sur un plan de restructuration qui inclura la disparition de routes non rentables, la vente d’avions, des économies mais aussi une stratégie de reconquête commerciale passant par l’amélioration des services. Une éventuelle suppression de 5000 emplois ne devrait intervenir que si tout le reste a échoué. Le gouvernement a donné son feu vert le 26 janvier 2015 au « Plan de Transformation » de la compagnie nationale thaïlandaise basée à l’aéroport de Bangkok-Suvarnabhumi, qui affichait une perte de 252 millions d’euros sur les neuf premiers mois de l’année dernière (le troisième trimestre a dégagé un profit grâce aux taux de change, mais la dette est estimée à plus de 7 milliards d’euros). Sur le chemin d’un « retour à la stabilité et à la durabilité » mais aussi à « la fierté » de Thai Airways, la première stratégie concerne le réseau : les routes non rentables (environ 10% des vols) seront réduites voire suspendues, à commencer par celles reliant Phuket à Séoul ou Bangkok à Johannesburg (abandonnée le 15 janvier), mais Madrid, Moscou et Milan ont également été citées comme destinations menacées. Thai Airways transfèrera en outre plus de lignes intérieures à sa filiale Thai Smile. Vient ensuite la flotte, « 22 des 102 avions en service devant être vendus d’ici juillet » tandis que des livraisons seront repoussées dans la mesure du possible (Thai Airways attend des Airbus A320, A330-300 et A350-900, ainsi que des Boeing 777-300ER, 787-8 et 787-9 Dreamliner). Autres points d’attaque, la stratégie commerciale en vue d’améliorer les profits, avec de nouveaux plans marketing pour augmenter les ventes de billets d’avion ; un renforcement du contrôle des coûts y compris opérationnels ; un passage en revue de l’organisation de la compagnie, et enfin une stratégie de portfolio afin de déterminer les unités essentielles et accessoires – et éventuellement se séparer d’avoirs, comme par exemple les participations dans des hôtels. Réduction des pertes principalement via l’ajustement du réseau, retour à la compétitivité y compris en rehaussant les standards de service, et croissance durable : seul l’échec des actions entreprises sur ces trois points pourra entrainer des suppressions d’emploi, a promis le président de Thai Airways Charamporn Jotikasthira. Les 5000 postes mentionnés seraient supprimés principalement par des départs volontaires et il n’y aura pas de licenciements, a-t-il précisé hier. En revanche aucune mention n’est faite de la bureaucratie qui coupe régulièrement les ailes de la compagnie de Star Alliance, plus de la moitié des membres de son conseil d’administration n’ayant rien à voir avec l’aviation civile (le ministère des finances détient plus de la moitié de son capital). Mais le Premier ministre thaï assurait hier que Thai Airways ne « fera pas faillite puisque le gouvernement la soutient ».