La compagnie aérienne Thai Airways a démenti les rumeurs concernant ses six Airbus A380 : ils ne quitteront pas la flotte, et continueront à être déployés depuis Bangkok vers Paris, Londres, Francfort et Tokyo. Sans doute pour cause de restructuration de sa rivale et voisine Malaysia Airlines, qui cherche à se débarrasser de deux de ses six superjumbos, la compagnie nationale de Thaïlande faisait l’objet depuis plusieurs jours de rumeurs concernant ses propres A380. Son Président Charamporn Jotikasthira a expliqué au Bangkok Post le 5 octobre 2015 qu’il n’en est rien : il n’y a « aucun plan » pour clouer au sol ou sortir de la flotte deux A380, même s’il n’est pas question d’en acquérir d’autres. Cet avion « n’a de sens économique que quand nous remplissons ses 507 sièges », précise-t-il dans son entretien. Configurés pour accueillir 12 passagers en Première, 60 en classe Affaires et 435 en Economie, les A380 sont aujourd’hui utilisés tous les jours vers l’aéroport de Paris-CDG, Londres-Heathrow et Francfort, et deux fois par jour vers Tokyo-Narita (plus cet été tous les jours vers Hong Kong). Après cinq trimestres consécutifs dans le rouge et l’accumulation d’une dette estimée à 7 milliards d’euros, la compagnie de Star Alliance a lancé en janvier un plan de restructuration visant à « se débarrasser de 20% de graisse et augmenter de 20% les revenus » en un an selon les mots employés par le président en février dernier. Des routes vers Madrid, Moscou, Johannesburg ou Séoul ont déjà été supprimées, Los Angeles et Rome devant suivre cet hiver (fin octobre pour la première, février dans le cas de la capitale italienne) et les capacités réduites sur d’autres, certaines lignes régionales étant en outre transférées vers Thai Smile. La réduction de la flotte se poursuit également : après dix avions vendus en 2014, Thai Airways espérait trouver des acquéreurs pour jusqu’à 22 avions d’ici la fin de l’année ; c’est déjà le cas pour 14, mais elle dans le même temps pris livraison de six Boeing 777-300ER, 787-8 Dreamliner et Airbus A320. L’objectif est de terminer l’année avec 77 avions d’une moyenne d’âge de 7,8 ans (sans compter les vingt A320 de sa filiale low cost Nok Air). Et en juillet, Thai Airways annonçait 1401 suppressions de postes, a priori sur la base de départs volontaires en retraite. On rappellera au passage les autres angles d’attaque de Thai Airways pour retrouver le chemin des bénéfices : la stratégie commerciale en vue d’améliorer les profits, avec de nouveaux plans marketing pour augmenter les ventes de billets d’avion ; un renforcement du contrôle des coûts y compris opérationnels ; un passage en revue de l’organisation de la compagnie, et enfin une stratégie de portfolio afin de déterminer les unités essentielles et accessoires – et éventuellement se séparer d’avoirs, comme par exemple les participations dans des hôtels.