Les techniciens de la compagnie aérienne Tunisair ont annoncé un mouvement de grève pour le jeudi 12 février, alors qu’elle vient de révéler son premier bénéfice net après quatre années de pertes. Le refus par le gouvernement d’accorder une prime d’encouragement a déclenché l’ire du syndicat des techniciens de la compagnie nationale tunisienne. Moncef Ben Romdhane, secrétaire général de la Fédération du transport, a expliqué le 1er février 2015 sur la radio Mosaïque FM que cette prime avait été proposée pour éviter que les techniciens de la maintenance ne signent « avec les compagnies aériennes du Golfe », qui offrent des conditions plus avantageuses ; cette situation « menace l’avenir » de Tunisair selon le dirigeant, qui annonce donc un préavis de grève pour le 12 février. Il n'a pas précisé l'impact éventuel sur les vols au départ ou vers les aéroports tunisiens. Pas encore de réaction chez Tunisair, qui prévoyait la semaine dernière pour l’année 2014 son premier résultat bénéficiaire net après quatre ans dans le rouge. Selon son communiqué dévoilant des chiffres provisoires, cette évolution survient « suite à l'avancement enregistré au niveau de la mise en place du plan de restructuration », approuvé en 2014 et qui s'étalera jusqu'à 2018, ainsi que de « l'exécution du plan d'action de compression des coûts à travers l'amélioration de la rentabilité des lignes commerciales, et la réduction de ses coûts d'exploitation ». Affichant un chiffre d’affaires en hausse de +0,8%, avec une baisse de 7% des dépenses en carburant, Tunisair déplore toutefois un recul de -5,11% du nombre de passagers transportés l’année dernière à 3.523.107 passagers, en raison de la baisse du tourisme et de l’arrêt des activités vers la Libye ou la Russie. Le coefficient d’occupation des vols réguliers et charter gagnerait 1,5 point à 71,8%, mais sa part de marché perdrait 0,4% à 33,7%.