Les membres du syndicat de pilotes taïwanais Taoyuan Union of Pilots (TUP) a voté à la quasi-unanimité le principe d’une grève dans la compagnie aérienne China Airlines, avec parmi les revendications l’exigence de bénéficier d’au moins huit jours de congés par mois. Ils ont donné aux autorités jusqu’au 11 mai pour accéder à leurs demandes, faute de quoi ils organiseront le premier mouvement social de la sorte dans l’île. Selon le China Post du 27 avril 2015, 596 des 598 pilotes membres du syndicat, dont ceux travaillant pour la compagnie nationale, ont approuvé le principe de la grève, les deux autres s’abstenant. Les détails de la grève ne sont pas encore fixés, mais les revendications sont connues : au premier rang, le respect des huit jours de congés par mois promis par contrat, alors que les pilotes n’en ont en moyenne que cinq pour des raisons de logistique et de planning. Le syndicat réclame aussi des changements dans les plannings des pilotes et dans la politique de remplacement en cas d’absence, une amélioration de la réparation des équipements tombés en panne, ou la fin de mesures d’économies. Et il demande la tête du président de China Airlines Sun Hung-hsiang ainsi que du reste des hauts dirigeants ; tous sont accusés d’avoir participé au déclin de la qualité de service chez China Airlines. La compagnie de l’alliance SkyTeam a répondu qu’elle « continuera de négocier » avec les pilotes, afin de prévenir toute annulation de vols. Un rapport sur la fatigue des pilotes est attendu le mois prochain à Taïwan, commandé par le régulateur de l’aviation civile CAA après le crash du vol GE222 de TransAsia Airways en juillet 2014, qui a fait 42 morts et un disparu parmi les 58 passagers et membres d’équipage. Rappelons que 29 pilotes de TransAsia Airways avaient été suspendus en février après un nouveau crash (42 morts et un disparu sur les 58 personnes à bord du vol GE235), dix d’entre eux ayant échoué à des tests d’aptitude sur la gestion des pannes moteur et 19 autres ne s’étant pas présentés.