La compagnie aérienne Air France va licencier pour faute lourde cinq salariés impliqués dans les violences autour du CCE d’octobre, onze autres faisant l’objet de mises à pied pour quinze jours. L’appel à la grève jeudi prochain est maintenu. Une action « juste, équitable, proportionnée et rigoureuse » : c’est ainsi que la direction de la compagnie nationale française a présenté le 12 novembre 2015 les sanctions prises à l’encontre des employés qui avaient pris part le 5 octobre dernier aux incidents lors d’un Comité d’entreprise extraordinaire. Cinq salariés, principalement de la branche cargo, vont être licenciés « sans indemnité et sans préavis » selon Miguel Fortea de la CGT Air France, l’un d’entre eux faisant toutefois l’objet d’une procédure spéciale en raison de son statut de représentant du personnel. Un sixième a en revanche échappé à l’accusation d’agression physique. D’autre part, onze salariés ayant participé à l’enfoncement du portail d’accès font l’objet d’une mise à pied sans solde de 15 jours. Rappelons que cinq salariés sont en outre renvoyés devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour violences aggravées ; ils seront jugés le 2 décembre. Les syndicats se sont élevés contre ces sanctions basées majoritairement sur les vidéos tournées pendant les incidents, « juste une farce » selon un délégué de FO qui n’y a vu « que du chahut ». A la CGT Mehdi Kemoune juge « inadmissibles » les décisions de la direction d’Air France qui « devrait laisser de côté son ego » ; il rappelle qu’un appel à la grève a été lancé pour le 19 novembre par treize syndicats, avec manifestations à l’appui. Fin octobre, le PDG d’Air France Frédéric Gagey déclarait qu’il souhaitait trouver des accords avec les syndicats de toutes les catégories professionnelles d’ici le début 2016, et avait « clairement réaffirmé la préférence » pour un retour aux négociations en 2017, deuxième année du Plan B dont l’impact pourrait atteindre 2900 suppressions de postes. Un millier de postes seront supprimés dès l’année prochaine, au nom des gains de productivité espérés par Perform 2020.