Faute d’accord avec Air Tahiti Nui, la compagnie aérienne low cost long-courrier French bee a suspendu pour 15 jours sa ligne entre Paris et Papeete, tandis qu’Air France suspendra la sienne du 28 mars jusqu’au 3 mai. Le gouvernement français annonce de nouvelles mesures pour « ralentir au maximum » la propagation du coronavirus dans les territoires d’Outre-mer.

French bee, « consciente de l’impact financier considérable » engendré par les opérations entre l’hexagone et l’aéroport de Papeete-Faa’a, avait proposé vendredi dernier une « desserte coordonnée a minima, gérée collectivement avec Air Tahiti Nui et Air France et offrant de la flexibilité maximale aux clients », et permettant surtout de continuer à assurer la continuité territoriale. Aucun accord n’a été trouvé. Et « dans le cadre de l’application la plus stricte des mesures annoncées, et pour donner suite au discours du Président de la République, nous avons décidé de suspendre à compter du 18 mars et  pour une durée de quinze jours notre desserte vers Papeete », à déclaré le 18 mars Marc Rochet, Président de French bee, dans un communiqué. La compagnie souligne qu’elle « reste disposée à rentrer dans ce processus » de partage de la desserte de la Polynésie, « le seul réaliste à ce jour ».

Pour le vol du vendredi 20 mars, French bee s’est rapproché d’Air Tahiti Nui et à trouvé « un accord pour acheminer les clients qui sont encore en recherche d’un retour ». A l’instar d’ATN justement, la low cost a redéployé son exploitation via Pointe-à-Pitre, « en raison des contraintes complémentaires imposées également par les USA, puis le Canada ». Le vol opéré le 15 mars au départ de Paris a ainsi permis d’acheminer 150 clients à l’aller, et 180 au retour. Les passagers French bee sont invités à se renseigner en temps réel sur les mesures mises en place sur son site internet.

Air France, dont le prochain décollage de Faa’a est prévu vendredi, a de son côté annoncé l’arrêt temporaire de ses vols entre Paris et Papeete du 28 mars au 3 mai 2020. « La plupart des clients actuellement présents en France et souhaitant rentrer en Polynésie se sont déjà vu proposer des solutions de retour », indiquait la compagnie aérienne mardi. Les clients concernés par la période de suspension, actuellement présents aux Etats-Unis et désirant revenir vers la Polynésie, « sont invités à anticiper leur retour avant le 27 mars 2020 ».

Annick Girardin, ministre des Outre-mer, et Jean-Baptiste Djebbari secrétaire d’Etat chargé des Transports, ont annoncé mercredi des mesures sur les contrôles aux frontières « pour ralentir au maximum la propagation du virus Covid-19 dans les territoires d’Outre-mer ». Les dispositions nationales qui concernent l’interdiction d’accès au territoire national de ressortissants hors Union européenne, sauf dérogations, s’appliquent pleinement dans les Outre-mer. S’agissant des liaisons avec l’hexagone, « le confinement à domicile des passagers aériens et maritimes en provenance de l’hexagone est la règle. Des consignes ont été passées pour restreindre l’accès aux transports aériens, en particulier vers les territoires ultramarins, aux seuls voyages familiaux et professionnels ne pouvant être différés. Cela conduira à réduire la fréquence des liaisons aériennes ».

Dans le Pacifique, « en articulation étroite avec les gouvernements locaux », ces mesures sont également appliquées afin de lutter contre la propagation du fait des caractéristiques de ces territoires (éloignement, double insularité, capacité et répartition des structures sanitaires) et de leur faible niveau de contamination actuelle. Le Gouvernement « s’emploie à faciliter le retour des touristes hexagonaux vers l’hexagone et des ultramarins partis dans l’hexagone pour des raisons touristiques, familiales ou sanitaires vers leur territoire d’origine. Afin de diminuer les risques de propagation du virus, les ministres demandent toutefois à tous les ultramarins qui habitent dans l’hexagone, dont les étudiants en mobilité, de rester sur leur lieu de résidence habituel. Des consignes ont été passées pour que les hébergements étudiants dans l’hexagone restent ouverts ».

Le communiqué ministériel précise que « malgré des échanges réduits au strict minimum, les territoires ne peuvent être coupés de l’hexagone, alors que de nombreux pays ferment leurs frontières aux ressortissants français. Ainsi, en liaison étroite avec les préfets et hauts-commissaires des territoires ultramarins, le Gouvernement a demandé aux compagnies aériennes de rester mobilisées pour l’organisation de la continuité territoriale entre les territoires ultramarins et l’hexagone. Ces dispositions permettront de maintenir le transit du fret, la possibilité d’évacuations sanitaires et d’acheminement des produits sanitaires (médicaments, produits sanguins…), et certains déplacements pour raisons familiales ou professionnelles impérieuses. Enfin, les routes aériennes seront sécurisées pour rallier les territoires du Pacifique qui sont les plus éloignés de l’hexagone, dans un contexte très évolutif de fermeture des frontières de nombreux Etats, notamment des Etats-Unis. Les vols de Paris vers la Polynésie française transitent désormais par Pointe-à-Pitre. La sécurisation des vols vers la Nouvelle-Calédonie, via l’Asie, est en cours. Le cabinet de Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, a confirmé que les liaisons aériennes entre le Canada et Saint-Pierre et Miquelon étaient maintenues ».

Covid-19 outre-mer : Paris – Tahiti sans French bee ni Air France 1 Air Journal

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