Confronté à la pandémie de coronavirus, le groupe ADP a décidé de fermer deux pistes à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle, le trafic actuel pouvant être géré sur les deux autres. 80% des employés vont connaître le chômage partiel à partir de lundi.

Les informations NOTAM (notice to airmen, note aux équipages) émises hier pour Paris-CDG indiquent selon FlightGlobal que la piste 08R/26L et la parallèle 08L/26R seront fermées à partir du 23 mars et jusqu’au 28 mai 2020 (cette dernière date pouvant bien sûr changer). Les deux pistes sont situées du côté sud de Roissy. Deux autres pistes parallèles – 09R/27L et 09L/27R, situés au nord de la plateforme, restent ouvertes. Selon ADP, la baisse estimée du trafic passagers et du nombre de mouvements avions entre le 1er et le 14 mars s’est accélérée dans les deux aéroports parisiens, de -29% et de -10% respectivement. A CDG, « cette fermeture est due au fait que le trafic actuel peut être géré uniquement sur le doublet nord compte tenu du nombre de vols réduits », a déclaré le groupe à Aerobuzz.

A Paris-Orly, la fermeture de la piste 02/20 du 18 mars au 18 avril, également objet d’une NOTAM, serait elle due à des travaux planifiés de longue date (à l’instar de ceux menés l’automne dernier sur la piste 3). Le possible stockage des avions inutilisés sur les pistes fermées des deux aéroports n’est pas officialisé.

Rappelons que dans les deux plateformes, le gestionnaire a déjà mis en œuvre la fermeture de certains terminaux. Selon La Tribune, la fermeture complète d’Orly serait à l’étude, en fonction du maintien de la desserte territoriale vers les DOM décidée par le gouvernement.

Côté emploi, le groupe a annoncé hier – toujours en raison de la chute du trafic – qu’il allait mettre 80% de ses 6295 salariés en chômage partiel. Le plan présenté aux syndicats porte sur une durée de six mois, mais l’objectif est « d’y recourir le moins possible » en termes de temps, a déclaré le directeur général d’ADP Edward Arkwright. « Toute l’entreprise est en activité partielle, sauf la continuité opérationnelle et les fonctions essentielles », a précisé le dirigeant du groupe qui emploie 90% de ses effectifs en France. Quatre des cinq syndicats présents au Comité d’entreprise extraordinaire ont voté contre le plan.

Edward Arkwright a également annoncé qu’un « nouveau plan d’ajustement » des infrastructures était à l’étude. À fin février, l’impact de l’épidémie de CoVid 19 sur le trafic d’ADP restait « mesuré mais s’amplifiait à Paris et sur certaines plates-formes du groupe à l’international », indiquait le groupe mardi. Cette baisse « intervient à la fin de la saison hiver. Il est de ce fait difficile de la projeter sur la saison été qui débute en avril prochain. L’impact global sur l’année 2020 dépendra à la fois de la durée de l’épisode viral et de ses conséquences sur l’économie en général et sur le transport aérien en particulier. Il dépendra également de la vitesse à laquelle l’activité reprendra après cet épisode. Les décisions des autorités européennes ou étrangères, relatives notamment à l’éventuelle fermeture de certains faisceaux de trafic, continueront d’avoir une incidence forte sur la situation des plates-formes aéroportuaires. Par ailleurs, la décision d’un moratoire sur les créneaux aériens, prise par les autorités européennes, devrait conduire les compagnies aériennes à ne plus opérer certains vols sans perdre leurs créneaux, accélérant ainsi la chute du trafic ».

Covid-19 : pistes fermées et chômage partiel pour ADP 1 Air Journal

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