Le PDG de la  compagnie aérienne Corsair International appelle l’Etat à soutenir tous les transporteurs français, faute de quoi elle pourrait ne pas survivre à la pandémie de Covid-19.

Publiée alors qu’Air France apprenait l’ampleur du plan de soutien gouvernemental, la tribune de Pascal de Izaguirre survient alors que la compagnie française a déjà annoncé vouloir reprendre ses opérations à la mi-juin au départ de l’aéroport de Paris-Orly, sans prêt garanti par l’Etat aux conditions trop restrictives et sans les derniers Boeing 747-400 qui seront revendus. Selon le dirigeant de la compagnie qui a lancé il y a 40 ans les premiers vols charter vers départements d’outre-mer et « véritablement démocratisé le transport aérien en France, bien avant l’arrivée des low cost », Corsair a « résisté au terrorisme, aux crises financières ou aux caprices d’un volcan islandais (…) grâce à l’engagement sans faille de son personnel », puis a évolué pour devenir une compagnie régulière et emploie 1200 salariés. Mais la crise du coronavirus, « la pire que traverse le transport aérien mondial », vient « d’anéantir sa stratégie de développement et sa pérennité même ».

Pour Pascal de Izaguirre, face à ce « véritable tsunami économique », le fait que l’Etat se soit engagé à soutenir Air France est « une bonne chose ». Mais qu’en sera-t-il « des autres petites compagnies et de l’ensemble du pavillon français », se demande le PDG, « subiront-elles le même sort qu’aigle Azur ou XL Airways » ? Si Corsair venait à disparaître, il n’est pas sûr selon lui que la compagnie nationale « puisse absorber le volume de sièges laissés vacants où les besoins des tour-opérateurs ». Les grandes gagnantes de la consolidation seraient « à coup sûr » les compagnies étrangères, British Airways et Lufthansa, « qui bénéficieront elles aussi d’un fort soutien de leurs Etats » pour sortir de la crise.

La « mort des petites compagnies françaises » n’assurera pas la survie d’Air France, déclare le dirigeant de Corsair, dans un pays où « le manque de compétitivité du secteur a été souligné à de nombreuses reprises par l’ensemble du secteur ». Si Corsair disparaît, ce sera « au détriment du consommateur » : la consolidation conduira « inéluctablement à une hausse des prix ». Pour Pascal de Izaguirre, la diversité du pavillon français est « la seule réponse face aux compagnies étrangères ». Il appartient donc à l’Etat de « protéger Air France mais aussi Corsair et l’ensemble d’un pavillon français au bord du gouffre », des milliers d’emplois en dépendant.       

Corsair espère relancer partiellement les vols dès le 12 juin 2020 au départ de sa base à l’aéroport de Paris-Orly vers la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion. Une date qu’ADP n’est pas prêt à officialiser, ayant fermé la deuxième plateforme parisienne depuis quatre semaines pour une durée indéterminée.

L’appel au secours du PDG de Corsair 1 Air Journal

©Corsair International