Ecologie oblige, la compagnie aérienne Air France va être obligée de réduire au seul de trafic de correspondance certaines lignes intérieures où une alternative ferroviaire existe – une condition à l’aide d’Etat qui lui a été accordée pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Elle a d’autre part démenti la reprise des vols vers la Tunisie dès le 1er juin, et ne se posera pas à Tahiti avant le début juillet.

Une des conditions posée par le gouvernement français à l’aide de 7 milliards d’euros promise à la compagnie nationale française est qu’elle va devoir réduire « drastiquement » son réseau domestique quand une alternative ferroviaire est proposée aux voyageurs. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a précisé mercredi devant l’Assemblée nationale que les correspondances à Paris-CDG ou Orly avec des vols internationaux resteront possibles : « Dès lors qu’il y a une alternative ferroviaire à des vols intérieurs avec une durée de moins de 2 h 30, ces vols vont devoir être drastiquement réduits, et pour tout dire être limités pour un transfert vers un hub », a-t-il déclaré.

Les aéroports visés sont Bordeaux (une des premiers à profiter le 11 mai de la reprise des vols domestiques), Lyon, Nantes et Rennes, tous accessibles en TGV. Les trois routes intérieures maintenues depuis le début de la crise sanitaire, vers Marseille, Nice et Toulouse, ne sont pas concernées. Cette « condition nouvelle et drastique » qui va « nous amener à revoir la mobilité sur le territoire français » est présentée par le ministre dans un cadre plus large de contreparties, qui pousseront Air France à « faire des efforts pour être plus rentable et plus compétitive ».

L’annonce fait suite à celle de la ministre en charge de la transition écologique et des transports Elisabeth Borne, qui soulignait lundi que l’aide accordée à Air France n’était « pas un chèque en blanc », et qu’il ne peut y avoir un soutien de l’Etat « avec l’argent des Français, sans engagement écologique de la compagnie ». Air France devra tenir ses engagements en termes de rentabilité et d’impact environnemental, dont « la réduction de 50% de ses émissions de CO2 par passager et par km entre 2005 et 2030 », a insisté Bruno Le Maire hier. Ce que la compagnie aérienne a rappelé à plusieurs reprises ces derniers jours, y compris « l’engagement fort de réduire nos émissions de CO2 de 50% sur nos vols domestiques au départ d’Orly et de région à région à horizon 2024, dans le cadre de l’adaptation de notre réseau domestique ».

Rappelons que le CEO du groupe Air France-KLM Ben Smith expliquait samedi que si la filiale régionale HOP dont la structure « reste trop complexe » avec des coûts opérationnels « plus élevés que la moyenne des compagnies régionales européennes. Cette situation n’est pas viable », l’objectif n’est « pas de faire disparaître notre filiale régionale ». Mais le plan de restructuration lancé en juin dernier va être « accéléré et accentué », a prévenu le dirigeant. Une « refonte sans précédent » du réseau court-courrier d’Air France devrait être annoncée rapidement, avec en cible de mire les lignes intérieures déficitaires ; et aucune option ne serait écartée sur la place respective d’Air France, de HOP et de la low cost Transavia sur ce réseau intérieur.

Air France a d’autre part été contrainte de démentir la reprise des vols vers la Tunisie dès le 1er juin, où seuls des vols de rapatriement sont actuellement opérés (demain et dimanche entre Tunis et Paris puis Lyon). « Suite à la parution d’informations incomplètes, la direction d’Air France à Tunis informe que la compagnie n’a pas prévu à ce jour une reprise de ses vols réguliers entre la France et la Tunisie. Air France précise que cette décision est du seul ressort des autorités tunisiennes et qu’en l’état actuel des choses, aucun billet ne peut être commercialisé sur son réseau au départ de Tunis à partir du 1er juin comme certaines sources l’ont laissé entendre aujourd’hui. La direction d’Air France informera le public à travers ses canaux de communication officiels, quand son programme de vols sera finalisé ».

Enfin à Tahiti, la compagnie de l’alliance SkyTeam a selon la presse locale repoussé au 1er juillet son retour à l’aéroport de Papeete-Faa’a, au lieu des suspensions jusqu’au 3 mai puis au 31 mai précédemment indiquées. Selon TNTV, « tous les clients réservés sur les vols initialement prévus entre le 1er et le 30 juin sont invités à contacter la compagnie. Les conseillers se tiennent à leur disposition afin de leur proposer des solutions, notamment de report ».  

Air France : lignes intérieures réduites, Tunisie et Tahiti 1 Air Journal

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