L’Organisation de l’aviation civile Internationale (OACI) a publié des lignes directrices pour les compagnies aériennes, les aéroports, les équipages et le transport de fret, dans le cadre des mesures recommandées aux gouvernements pour mitiger les risques liés à la pandémie de Covid-19 et permettre un redémarrage du transport aérien.

L’impact de la pandémie sur le transport aérien mondial « est sans précédent », rappelle l’OACI le 1er juin 2020 : après la « perte » de 612 millions de passagers au premier trimestre, l’organisation estime que les volumes de trafic intérieur et international devraient diminuer de -50,4% pour l’ensemble de 2020 par rapport aux chiffres de 2019. Et d’ici la fin de 2020, l’impact du coronavirus sur le trafic international régulier de passagers pourrait atteindre des réductions allant « jusqu’à 71% de la capacité en sièges et jusqu’à 1,5 milliard de passagers dans le monde ». Les compagnies aériennes et les aéroports font donc face à une perte potentielle de revenus pouvant atteindre respectivement 314 milliards et 100 milliards de dollars pendant l’année en cours. Le Conseil de l’OACI a donc adopté un plan Takeoff pour rétablir la connectivité aérienne, contenant pour chaque acteur du secteur « des mesures temporaires fondées sur le risque pour les opérations aériennes durant la crise ».

Takeoff propose une approche par phases pour la relance de l’aviation, avec un objectif clair : « permettre le retour en toute sécurité des voyages aériens nationaux et internationaux à volume élevé pour les passagers et le fret ». L’approche introduit un ensemble de mesures de base afin de « protéger les passagers aériens et les travailleurs de l’aviation contre la Covid-19 ». Mais l’OACI souligne aussi que « chaque étape de cette reprise nécessitera un recalibrage de ces mesures à l’appui de l’objectif commun, qui est de permettre le transport aérien en toute sécurité, d’incorporer de nouvelles mesures de santé publique dans le système de l’aviation, ainsi que soutenir la reprise économique et la croissance ». Son travail doit reconnaître la nécessité de réduire les risques pour la santé publique « tout en étant sensible à ce qui est réalisable sur le plan opérationnel pour les compagnies aériennes, les aéroports et d’autres intérêts de l’aviation ».

Ces mesures, applicables aux États, aux exploitants d’aéroport, aux compagnies aériennes et à d’autres acteurs du secteur du transport aérien, « sont conçues pour permettre une expérience de voyage cohérente et prévisible. Ils contribueront également au transport aérien efficace, sûr, sécurisé et durable d’un nombre croissant de passagers et de marchandises et minimiseront le risque de transmission COVID-19 entre et parmi ces groupes et le grand public. La mise en œuvre de ces mesures facilitera et renforcera la reprise mondiale après la pandémie », souligne l’OACI.

  • Distanciation physique dans la mesure du possible et mise en œuvre de « mesures adéquates fondées sur le risque quand la distanciation n’est pas possible, par exemple dans les cabines d’aéronef ».
  • Port du couvre-visage et du masque par les passagers et le personnel de l’aviation.
  • Assainissement et désinfection de toutes les zones comportant un potentiel de
contacts humains et de contamination.
  • Surveillance de l’état de santé, ce qui pourrait inclure une auto-déclaration avant et après le vol, ainsi que la surveillance de la température corporelle et l’examen visuel « par des professionnels de la santé ».
  • Suivi des contacts des passagers et des travailleurs : l’information à jour sur les
contacts serait exigée dans le cadre de l’auto-déclaration, et les interactions entre les passagers et les gouvernements se feraient au moyen des portails gouvernementaux.
  • Formulaire de déclaration de santé des voyageurs, incluant les auto-déclarations conformément aux recommandations des autorités de santé publique compétentes. On devrait encourager l’utilisation d’outils électroniques pour éviter les documents papier.
  • Dépistage : si on peut obtenir des tests en temps réel, rapides et fiables.

Toutes ces mesures devront entre autres être selon l’OACI « capables de minimiser les impacts opérationnels et d’efficacité négatifs tout en renforçant et en promouvant la confiance du public et la santé publique de l’aviation » ; « cohérentes et harmonisées dans toute la mesure appropriée, mais suffisamment souples pour répondre à l’évaluation des risques régionaux ou situationnels et à la tolérance aux risques » ; « rentables, proportionnées et ne compromettant pas l’égalité des chances de concurrence » ; et « conformes aux exigences, normes et pratiques recommandées internationales applicables à l’aviation et à la santé publiques ».

Les compagnies aériennes « appuient sans réserve » les orientations de l’OACI, a déclaré Alexandre de Juniac, directeur général et chef de la direction de l’IATA. « Nous
comptons maintenant sur les gouvernements pour appliquer rapidement ces recommandations, parce que le monde désire voyager encore et que les compagnies
aériennes ont un rôle à jouer dans la reprise économique. Et nous devons agir dans un
contexte d’harmonisation mondiale et de reconnaissance mutuelle des efforts de chacun
pour regagner la confiance des voyageurs et des travailleurs du secteur aérien », a-t-il ajouté.

OACI : des lignes directrices pour le redécollage 1 Air Journal

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