En annonçant hier la suppression de 7.580 emplois, Air France affirme travailler “avec les organisations syndicales pour mettre en place des dispositifs de départs privilégiant les mesures de volontariat, d’aménagement de fin de carrière et de mobilité professionnelle et géographique“.

La solidarité au sein du groupe Air France sera également mise en œuvre avec des propositions d’offres d’emploi internes à tous les salariés dont le poste serait supprimé et qui n’auraient pas souhaité s’inscrire dans le plan de départs“, assure la compagnie française dans son communiqué annonçant la suppression de 6.560 emplois au sein de ses effectifs d’ici fin 2022 et également 1.020 autres dans sa filiale régionale HOP!.

Concrètement, Air France veut supprimer 6.560 postes en CDI équivalents temps plein (ETP) sur environ 41.000 en son sein, soit 16% des effectifs. Un peu plus de la moitié (3.500) des postes à supprimer doivent l’être via des départs naturels non remplacés, selon un document consulté par l’AFP et destiné au Comité social et économique central (CSEC) de l’entreprise. La direction souhaite régler rapidement la question du sureffectif au sein du personnel navigant en négociant des ruptures conventionnelles collectives (RCC). Le SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes, a déjà donné son feu vert à un tel dispositif prévoyant le départ volontaire d’ici la fin de l’année d’environ 400 pilotes, soit 10% des effectifs de la catégorie. Les hôtesses et stewards négocient encore avec la direction, qui ambitionne de réduire “dès le 4e trimestre 2020” un sureffectif estimé à 1.680 postes en 2021.

Pour le personnel au sol, la direction cible 2.630 postes (hors départs naturels non remplacés) et s’oriente vers un projet de PDV-PSE (plan de départs volontaires-plan de sauvegarde de l’emploi) destiné à “accompagner les réductions d’emploi en privilégiant le volontariat“, selon le document consulté. Les fonctions support (services administratifs, etc.) comme les fonctions “opérationnelles” (mécaniciens, manutentionnaires, agent d’escales…) sont concernées et les premiers départs prévus début 2021. Le réseau court-courrier fera figure d’exception: si les départs volontaires ne sont pas suffisants et les mobilités géographiques refusées par les salariés, il pourrait y avoir des licenciements secs, une première chez Air France.

Il en ira de même chez HOP!, dont le personnel a déjà connu plusieurs restructurations. La filiale régionale connaîtra des départs naturels non remplacés et un PDV-PSE pour l’ensemble du personnel. Sa flotte doit passer de 57 à une trentaine d’avions et se concentrer sur l’alimentation des hubs de Lyon et Paris-Charles-de-Gaulle, ce qui va entraîner la fermeture des sites de maintenance de Morlaix et Lille ainsi que la fermeture de 12 des 14 bases de personnel navigant, dont celles d’Orly et Toulouse, selon des sources concordantes citées par l’AFP.

Air France et HOP ! : quels sont les 7.580 postes supprimés ? 1 Air Journal

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