Face à la pandémie de Covid-19, Benjamin Smith, directeur général du groupe Air France-KLM, estime avoir des atouts pour redémarrer, y compris un réseau mondial qui ne se limite pas à l’Europe, les Etats-Unis ou l’Asie. Même si les niveaux de trafic d’avant la crise ne seront pas retrouvés avant 2024, voire plus tard.

Dans un entretien accordé à France Info le 7 aout 2020, le patron du groupe franco-néerlandais ne s’est pas étendu sur les résultats financiers du deuxième trimestre (une perte nette de 2,6 milliards d’euros), préférant parler de l’avenir/ Ben Smith s’est dit « vraiment optimiste » quant à la reprise du trafic aérien. « Tous ceux qui ont voyagé, qui ont visité le monde, vont continuer », a-t-il déclaré, ressentant une envie de voyager, notamment pour les familles : « dès que les frontières rouvriront tout va repartir très rapidement, j’en suis certain ».

En revanche, ce sera « plus long » avant qu’Air France ou KLM Royal Dutch Airlines retrouvent les voyageurs d’affaires. Ben Smith rappelle que le plus gros marché du groupe est les Etats-Unis, et « nous ne savons pas quand l’activité va rebondir, quand les frontières seront rouvertes, mais je pense qu’il faudra au moins trois ans pour retrouver les niveaux de 2019 ». 

Ben Smith : Je suis dans cette industrie depuis 30 ans, j’ai vécu beaucoup de crises, mais jamais je n’aurais imaginé une crise d’une telle ampleur. On a commencé à arrêter nos vols sur la Chine avant de stopper l’ensemble de nos destinations. 500 avions cloués au sol. Les premières minutes, c’est intéressant, mais ensuite, c’est un choc, car ce sont nos 85.000 salariés qui sont directement impactés. 

Le dirigeant rappelle aussi qu’en France, quelque 50.000 salariés ont pu bénéficier du chômage partiel ; « nous avons arrêté le paiement de nos coûts variables, c’est qui représente chaque année, près de 26 milliards d’euros. Avec une marge de 5 à 6% il est clair que nous allions droit dans le mur ». « Heureusement, nous avons reçu l’aide des gouvernements français et néerlandais », à hauteur de 7 milliards et 3,4 milliards d’euros respectivement ; même s’il juge « paradoxales » mais accepte les conditions liées dans l’hexagone à cette aide (disparition des lignes intérieures où une alternative ferroviaire en moins de 2h30 est présente).

Air France a 86 ans, KLM a 100 ans, rappelle Benjamin Smith, et le groupe a « traversé beaucoup de crises ». Le plan de transformation mis en place avant la crise sanitaire « prendra du retard », mais le dirigeant reste « vraiment optimiste. Si vous regardez l’industrie sur les dernières décennies, après la crise, il y a toujours eu un rebond ».

Air France-KLM : Ben Smith « vraiment optimiste » 1 Air Journal

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