Après plusieurs années de bataille judiciaire aux États-Unis, la justice fédérale a acté l’abandon définitif des poursuites pénales visant Boeing pour les deux catastrophes aériennes du 737 MAX-8 en 2018 et 2019, ayant fait au total 346 morts.

Ce dénouement résulte d’un accord conclu entre le ministère de la Justice américain et l’avionneur en mai, validé début novembre 2025 par un juge du Texas. Une décision du ministère guidée aussi par des intérêts de sécurité nationale : en effet, une condamnation au pénal aurait eu des conséquences majeures sur la capacité de Boeing à répondre aux appels d’offres publics dans le secteur de la défense.​

Selon les termes de cet accord, un « non-prosecution agreement » (NPA) ou accord de non-poursuites, Boeing doit verser un total de 1,1 milliard de dollars, incluant environ 444 millions pour indemniser les familles de victimes, une amende de 244 millions de dollars et des fonds destinés à renforcer ses programmes de sécurité et de conformité internes. L’avionneur s’est également engagé à poursuivre ses efforts « pour renforcer la sécurité et la conformité de ses opérations », a précisé un responsable de Boeing.​

Cet épilogue judiciaire ne met pas fin au débat sur la responsabilité de Boeing et la supervision des autorités, mais il marque un tournant dans la gestion des suites des crashes du 737 MAX-8. « Plutôt qu’une procédure prolongée, cet accord fournit une finalité aux victimes et exige une action immédiate de Boeing », a commenté un porte-parole du ministère de la Justice américain. Si l’entreprise a pu éviter des poursuites pénales susceptibles de fragiliser sa place sur le marché américain, d’autres contentieux civils restent ouverts.

Procès civils : premiers accords amiables
Sur le plan civil, le premier procès engagé par des familles de victimes, après le crash du vol Ethiopian Airlines en mars 2019, s’est ouvert début novembre 2025 devant un tribunal fédéral à Chicago. Dès les premiers jours, « l’une des deux plaintes examinées depuis lundi […] a fait l’objet d’un accord amiable », a confirmé l’avocat principal Robert Clifford des parties civiles. Deux autres dossiers en lien avec le même accident ont également été résolus à l’amiable, avec une validation attendue par le juge chargé du dossier.​

Les termes financiers des accords amiables restent confidentiels, mais leur conclusion permet d’abréger un procès qui devait initialement durer une dizaine de jours. Il subsiste cependant d’autres plaintes au civil en cours, témoignant de la persistance de la contestation de la part des familles d’une partie des 346 victimes, qui mettent en cause tant la sécurité que la communication de l’avionneur américain.​

Crashes 737 MAX : Boeing échappe définitivement aux poursuites pénales, négocie des accords amiables au civil 1 Air Journal

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