Le gouvernement organisera l’année prochaine des Assises du transport aérien, afin de trouver des moyens d’améliorer la compétitivité du pavillon français. Les compagnies aériennes espèrent au moins des baisses des taxes. Lors de son audition au Sénat, la ministre des transports Elizabeth Borne a promis d’organiser l’année prochaine ce que le secteur aérien français attend depuis des années : des Assises qui mettront sur la table tous les problèmes de compétitivité rencontrés par les compagnies du pays, allant des règles sociales à la taxe Chirac en passant par l'augmentation des charges imposées par les aéroports. Elizabeth Borne a en particulier rappelé que la part de ce pavillon « a reculé de 10 points sur ces dix dernières années, on ne peut pas non plus s'en satisfaire et il faut qu'on s'interroge sur les politiques qu'on mène ». Elle souhaite donc s’assurer via ses Assises que qu'on ne place pas « notre transport aérien dans une situation de moindre compétitivité par rapport aux autres compagnies ». Tout en reconnaissant que toutes les décisions concernant le transport aérien ne relève pas que de son ministère, Elizabeth Borgne évoque des enjeux de compétitivité « qui relèvent de la régulation » quand d’autres sont du ressort des compagnies aériennes elles-mêmes.  Le SNPL France ALPA a salué l’initiative, « exigeant une concrétisation sans délai de cette première annonce ». Le syndicat de pilotes souhaite un calendrier « contraint » pour établir une « feuille de route claire et ambitieuse », n’ayant que trop déploré « l’absence de stratégie claire du gouvernement français sur ce sujet » selon son président Christophe Tharot. La FNAM (Fédération nationale de l’aviation marchande) a déjà fait une liste plus explicite des obstacles à la compétitivité dont souffrent les compagnies aériennes françaises. Insuffisances de la régulation, y compris au niveau européen, qui a supprimé l’essentiel des obstacles à l’accès au marché dans une « orientation libérale » ; concurrence du TGV soutenu par les finances publiques, qui « marginalise le transport aérien sur les liaisons de moins de 3 heures » ; et augmentation forte des taxes et des redevances aéroportuaires, à près de 3 milliards d’euros, qui génère des distorsions de concurrence avec le rail et les transporteurs aériens qui ne sont pas soumis aux mêmes contraintes : « transporteurs basés dans des pays fiscalement, socialement ou règlementairement moins disant à voire qui s'affranchissent tout simplement des règles ». Ces charges menaceraient 16.000 emplois dans les cinq prochaines années selon la FNAM. Parmi ses souhaits les plus constamment évoqués, la suppression de la Taxe Chirac de solidarité, ou au moins l’élargissement de son assiette. On retiendra aussi que la ministre s’est félicitée de la fin de conflit chez Air France, qui a enfin pu annoncer la semaine dernière le lancement de sa filiale à coûts réduits Joon. « Je me réjouis (…) que l'on sorte d'une période d'affrontements au sein de la compagnie et que le dialogue social ait triomphé, avec les accords qui ont pu être donnés à la fois par les pilotes, les hôtesses et les stewards récemment ». Elle ajoute qu’il faut du côté des autorités de régulation tenir compte « de cette volonté exprimée par les salariés de l'entreprise de participer à la meilleure compétitivité de leur entreprise et qu'on les accompagne ».