La compagnie aérienne italienne, qui risquait de voir sa flotte entière clouée au sol dès ce samedi pour factures carburant impayées, vient de recevoir une bouée de sauvetage via une augmentation  de capital de 300 millions d'euros approuvée vendredi à l’unanimité par son conseil d’administration. L'unanimité signifie qu’Air France-KLM, actionnaire à hauteur de 25 % d’Alitalia, a finalement approuvé cet ambitieux plan de sauvetage de 300 millions d’euros (et une nouvelle ligne de crédits bancaires à hauteur de 200 millions d’euros) afin de ne pas voir la flotte d’Alitalia clouée au sol. Pour rappel, elle avait refusé quelques jours plus tôt une augmentation de capital plus modeste de 100 millions d’euros. Mais même si elle a accepté, elle ne mettra pas forcément la main à la poche pour l’augmentation de capital selon une source proche du dossier, « l’engagement restant conditionné à la viabilité du plan de restructuration d’Alitalia. » Notons toutefois qu’elle devra apporter sur la table 75 millions d’euros si elle veut maintenir sa participation de 25 % dans le capital d’Alitalia. On sait en revanche que, sous réserve d’approbation par les actionnaires lundi prochain, le groupe public Poste Italiane devrait mettre 75 millions d’euros, le ministre des Transports italien Maurizio Lupi  ayant assuré que cet apport ne représentera pas « une aide publique ». Les banques Intesa Sanpaolo et Unicredit apporteront 100 millions d’euros. L’actionnaire Atlantia (famille Benetton) devrait elle aussi être de la partie. Pour la petite histoire, le groupe public Poste Italiane possède elle aussi une petite compagnie aérienne de fret et charter dont la flotte est de 8 avions (un ATR cargo et 7 B737), mais les synergies qu’elles pourraient dégager à elles deux ne semblent pas évidentes selon la presse locale. Côté réactions, le sauvetage de dernière minute a été salué à la fois par Vito Riggio, président de l’Autorité italienne de l’aviation civile (Enac), ou Paolo Scaroni, du groupe pétrolier Eni, qui l’avait menacé de lui couper l’approvisionnement en carburant. « Alitalia redevient pour nous un client important », s’est-il réjoui. Le gouvernement italien a toutefois insisté sur le fait que l'aide fournie à Alitalia n'était pas « sans conditions » et réclamait « une discontinuité et une stabilisation de son actionnariat, de même qu'une importante restructuration par l'entremise d'un nouveau projet industriel ».