La plainte pour concurrence déloyale déposée par Air France contre Ryanair auprès de la Commission européenne révèle une fois de plus les tensions entre compagnies traditionnelles et low-cost. Pour le directeur général d’Air France-KLM Pierre-Henri Gourgeon, la compagnie irlandaise se livre de fait à un « chantage insupportable » sur les aéroports, exigeant des subventions des collectivités locales pour desservir les villes de province alors qu’Air France n’en touche aucune. Il estime ainsi que Ryanair touche en moyenne quinze euros de subventions des collectivités par passager, soit 155 millions d’euros par an en France, ce que les règlements européens interdisent. D’autre part, les compagnies low-cost étrangères opérant en France ne paient pas de taxe contrairement à Air France, qui estime qu’elle économiserait 210 millions d’euros par an si elle était installée à Amsterdam (siège de son alliée KLM). Ryanair s’est implantée dans le pays dans une vingtaine d’aéroports le plus souvent peu ou pas desservis par les grandes compagnies, une aubaine pour les régions qui voyaient ainsi leur accès aérien se développer. Mais en échange, la low-cost a exigé des aides financières des collectivités locales et autres chambres de commerce, qui allait de la mise à disposition de locaux gratuits à la baisse de la redevance aéroportuaire. Cette même politique a été utilisée à travers toute l’Europe. Du coup, Ryanair fait face à pas moins de neuf plaintes devant la justice européenne. Mais elle devrait transporter autant de passagers dans le monde qu’Air France-KLM cette année…