La compagnie aérienne Air France a mis en place une stratégie pour éviter les accusations d'attouchements sexuels sur enfants: sauf en cas de cabine complète, les mineurs non accompagnés voyagent sans adulte dans les sièges voisins. Le transport d'enfants non accompagnés est un casse-tête pour toutes les compagnies aériennes, qui doivent jongler entre les impératifs de sécurité et de protection des enfants. La décision d'Air France d'imposer de nouvelles règles aurait fait suite à un nombre d'incidents – restés confidentiels – survenus sur des vols long-courriers, en particulier vers les Etats-Unis. La compagnie redouterait les plaintes pour négligence si un enfant non accompagné se retrouvait à côté d'un adulte qui se révèlerait être un pédophile. Les syndicats ont dénoncé cette mesure en insistant sur les problèmes de sécurité qu'elle entraine: en cas de dépressurisation, qui viendra en aide à l'enfant pour l'aider à mettre son masque à oxygène? Et qui l'accompagnera en cas d'évacuation d'urgence? Air France semble avoir décidé qu'il y avait plus de risques d'attouchements que d'incident ou accident. Mais certains pilotes, qui restent les seuls maîtres à bord, ont refusé d'appliquer la directive mise en place il y a un an. Coïncidence ou pas, la publicité faite autour de la procédure d'Air France intervient peu après que British Airways a fait le choix inverse, après avoir été condamnée par la justice pour discrimination: un homme voyageant avec sa femme enceinte avait été obligé de se déplacer pour ne pas être à côté d'un mineur non accompagné. British Airways a déclaré que désormais le voisinage des enfants seuls sera "sécurisé mais sans discrimination", par exemple en les plaçant au plus près des cuisines et donc du personnel navigant. D'autres compagnies comme easyJet ou Virgin Atlantic n'ont pas adopté de mesures spéciales, sans pour autant enregistrer d'actes de pédophilie. Corsairfly en revanche fait asseoir des passagers féminins à côté de mineurs non accompagnés.