Le projet de privatisation partielle d'AENA, qui gère tous les aéroports espagnols, se passe mal: les syndicats du personnel au sol menacent désormais de lancer un mouvement de grève pendant les vacances de Pâques. La position des syndicats est claire: si les négociations avec le gouvernement échouent, une grève pourrait être lancée entre le 22 et le 25 avril 2011, et éventuellement être prolongée jusqu'au 22 mai. Quelques 12 000 employés des aéroports, dont ceux aux bagages et les pompiers, sont en première ligne dans le conflit, sont représentés par les syndicats, et tout mouvement de grève toucherait l'intégralité des aéroports d'Espagne, y compris dans les îles Canaries, transformant le trafic aérien en "cauchemar" pour reprendre les termes du leader Raul Gomez. La crainte des syndicats est que l'arrivée d'investisseurs privés à hauteur de 49% dans l'autorité espagnole de l'aviation civile AENA (Aeropuertos Espanoles y Navegacion Aerea) se traduirait pour les employés par un chantage à la baisse des salaires, avec des moins bonnes conditions de travail et de sécurité à la clé. Ce projet de privatisation avait déjà provoqué une grève en décembre 2010, clouant au sol plus de 400 000 passagers. Le gouvernement espagnol avait alors décrété l'état d'urgence et envoyé les militaires dans les tours de contrôle, les grévistes étant menacés de prison. Le processus conduira à la privatisation du contrôle aérien dans un premier temps dans 13 des 47 aéroports du pays (Alicante, Cuatro Vientos, Fuerteventura, Ibiza, Jerez, La Corogne, Lanzarote, La Palma, Melilla, Sabadell, Séville, Valence et Vigo).