La compagnie aérienne low cost easyJet comparait ce vendredi matin à Bobigny, où elle est poursuivie pour discrimination après avoir refusé l'embarquement à trois passagers handicapés voyageant seuls. Le tribunal de grande instance va examiner ce 9 décembre 2011 les plaintes portées par trois passagers pour des faits remontant à 2008 et 2009, l'accès à bord des avions de la compagnie à bas coûts britannique leur ayant été refusé à l'aéroport de Paris – Charles de Gaulle. Les trois incidents étaient identiques: après avoir acheté leur billet en ligne en cochant la case "fauteuil roulant", Miloudi Hafa, Laurent Giammartini et Karine Viera s'étaient vu refuser l'embarquement au motif qu'easyJet ne laisse pas les handicapés voyager seuls. L'Association des Paralysés de France, qui s'est portée partie civile, rappelle qu'une directive européenne de 2006 interdit le refus de transport des personnes à mobilité réduite, avec "une exception: le motif de sécurité". C'est justement cet argument qui avait été avancé par easyJet lors des différents incidents, pointant du doigt les problèmes d'évacuation rapide en cas de pépin si la personne n'est pas accompagnée (la réglementation prévoit en effet une évacuation en 90 secondes). Sauf que la même easyJet avait permis à des paralysés de voyager seuls, au départ d'autres aéroports plus accommodants… Il s'agit pour easyJet de la première comparution pour discrimination envers des passagers handicapés, mais un procès similaire doit se tenir en mars 2012, d'autres incidents ayant eu lieu en 2010.