La présidente du Brésil veut troquer son Airbus A319 contre un avion capable de parcourir de très grandes distances. Le Boeing 747 aurait sa préférence selon plusieurs sources. Comme cela avait été le cas pour le très critiqué Air Sarko One de Nicolas Sarkozy, Dilma Roussef veut changer d’avion présidentiel. L’Airbus A319 actuel est trop petit et l’oblige à des escales lors des trop longs parcours présidentiels. En outre, un plus gros avion serait plus en rapport avec la nouvelle force émergente, politique et économique, qu’est devenue le Brésil, depuis quelques années, selon l’une des quatre sources à Reuters : « Les présidents brésiliens iront désormais en Inde et en Chine une fois par an, et nous ne devons pas faire de telles escales comme aujourd’hui ». La présidente de la sixième puissance économique mondiale étudierait donc de près l’option du 747, à l’instar de l’Air Force One de Barack Obama. En outre, le Jumbo Jet avec ses quatre réacteurs, aurait l’intérêt de rassurer la présidente du Brésil en cas de problème moteur en plein vol. En effet, selon le journal brésilien O Globo, Dilma Roussef serait morte de trouille face aux turbulences rencontrées à 35 000 pieds, et a indiqué à ses pilotes à plusieurs reprises d’éviter dans leur plan de vol, autant que possible, toutes les perturbations météorologiques rencontrées en chemin. En même temps, beaucoup s’interrogent sur la signification d’un tel choix (Boeing contre Airbus). Car concernant un contrat géant pour la modernisation de son armée de l’air et estimé à 5 milliards de dollars, la présidente doit choisir d’ici l’année prochaine, entre le Rafale de Dassault et le F-18 de Boeing (ou le Gripen NG du suédois Saab). Le 747, s’il était choisi, correspond-il à un lot de consolation pour Boeing, ou à un signe de bon augure concernant son choix prochain ? Jim Proulx, porte-parole de Boeing, n’a pas voulu commenter. Reste aussi que l’achat d’un avion présidentiel d’envergure est souvent objet de polémiques. Cela était le cas pour Nicolas Sarkozy pour son Air Sarko One (un A330-200), l’ex président Lulla lors de son achat jugé excessif il y a huit ans d’un A319 baptisé « Aerolula ». Et encore l’A319, l'ex-avion présidentiel sous la présidence Sarkozy, acheté par Abdoulaye Wade, l’ex-président du Sénégal, ou le B77-200LR à Jacob Zuma, président d’Afrique du Sud (finalement non conclu)… Qu’en sera-t-il de l’Aeroroussef ?