Des pilotes de la compagnie aérienne Cathay Pacific ont aperçu de très nombreux débris beaucoup plus au nord de la zone initiale de recherche, laissant entrevoir une localisation prochaine du Boeing 777-200ER de Malaysia Airlines disparu samedi avec 239 personnes à bord. Les autorités de Hong Kong ont confirmé le rapport des pilotes, qui avaient aperçu le 10 mars 2014 des débris non identifiés et une trainée de kérosène au sud-ouest de Vung Tau, principale station balnéaire du delta du Mékong dans le sud du Vietnam. Cette zone se trouve près de 500 km à l’est de celle où l’avion avait disparu des écrans radars, et selon certaines sources en dehors de la trajectoire prévue du vol MH370 qui aurait dû survoler Ho Chi Minh Ville, 125 km plus au nord-ouest (le vol de Cathay reliait Hong Kong à Kuala Lumpur). Des équipes de secours ont immédiatement été envoyées vers la mer de Chine du sud pour essayer de récupérer les débris en question – mais il faut rappeler qu’une première découverte du même style n’avait rien à voir avec l’avion de Malaysia Airlines. Plus de 72 heures après l’accident, le déploiement de moyens se fait toujours plus impressionnant : la Chine a affecté dix satellites militaires aux opérations de recherche, les Etats-Unis ont envoyé un deuxième destroyer, et les navires, avions et hélicoptères affretés par les pays limitrophes se comptent par dizaine. Des efforts coordonnés qui n’empêchent pas les prises de bec, en particulier en Chine où la Malaisie est dénoncée dans tous les cas de figure – mauvaise maintenance de Malaysia Airlines s’il s’agit d’un accident, et laisser-aller coupable des autorités si des terroristes ont réussi à monter à bord en raison de l’absence de contrôle de la liste Interpol des passeports volés. Les familles des victimes (154 Chinois et Taïwanais, 4 Français, 38 Malaisiens, 7 Indonésiens, 6 Australiens, 3 Américains, 2 Néo-Zélandais, 2 Ukrainiens, 1 Russe et 1 Néerlandais) doivent de leur côté « se préparer au pire », la disparition du 777 n’étant toujours pas qualifié de crash. La surenchère médiatique ne faiblit pas : des journaux ont réussi à trouver des proches encore persuadés qu’il restait une chance de retrouver des passagers vivants, d’autres rapportant qu’une centaine de membres de familles chinoises ont « signé une pétition pour demander la vérité » à leur gouvernement. Alors qu'on ne sait toujours rien.