Le secrétaire d'Etat aux transports explique dans un long entretien accordé à La Tribune que l’Etat s’est engagé par écrit à accompagner les efforts de la compagnie aérienne Air France, mais qu’il ne le fera pas tout seul : la direction, les actionnaires et les salariés doivent également participer à son redressement. Lors de son interview publiée par La Tribune le 13 décembre 2016, après une visite vendredi dernier à Roissy chez la compagnie nationale française, le groupe ADP et les contrôleurs aériens, Alain Vidalies affirme « soutenir l'initiative de la direction d'Air France » dans le cadre du plan Trust Together présenté début novembre par le groupe Air France-KLM. Vouloir reconquérir les lignes long-courrier déficitaires est selon lui « une idée juste », alors que l’attrition du précédent PDG Alexandre de Juniac (fermer les lignes qui coûtent cher) était « une mauvaise idée » contrairement à celle de Jean-Marc Janaillac. Le secrétaire d’Etat espère que le projet Boost de nouvelle compagnie à bas tarif pourra lors des négociations avec les syndicats « se dessiner un avenir plus crédible pour le moyen terme que celui d'être dépendant des aléas du prix du pétrole ou de l'émergence de nouvelles compagnies ou de nouveaux modèles ». Et il cite l’exemple du long-courrier développé par la low cost Norwegian Air Shuttle sur un marché qui « va très vite ». Alain Vidalies souligne aussi avoir écrit début novembre à la direction de la compagnie de l’alliance SkyTeam pour dire que « s'il y a des évolutions à Air France sur la compétitivité », l'Etat est « prêt, lui aussi, à faire des efforts ». Il évoque un « contrat social » via lequel la puissance publique mais aussi les syndicats et  les actionnaires « fassent chacun des efforts ». Et rappelle que l’Etat a déjà commencé avec les 130 millions d'aides apportées en deux ans : via le CICE pour 70 millions, et via l’exonération de la taxe sur les correspondances à hauteur de 30 millions. Il y ajoute une partie des 26 millions d’euros « correspondant à la dernière partie du produit de la taxe de l'aviation civile », reversé au soutien du secteur aérien et non lus au budget général de l’Etat et qui concerne toutes les compagnies. Et Air France devrait aussi bénéficier de l’écrêtement de la taxe de Solidarité (taxe Chirac), dont le surplus de 10 millions d’euros aujourd’hui devrait en fait s’élever à « 310 millions d'euros au cours des 7 prochaines années, en se basant sur les prévisions de croissance du trafic sur cette période ». En tout cas l’Etat ne fera pas « l’essentiel de l’effort » de compétitivité d’Air France, prévient Alain Vidalies : « le temps est venu maintenant de voir s'il peut y avoir du contenu du côté de la négociation sociale ». Il faut un partage des efforts, y compris de la part des salariés et des actionnaires. A cette condition, si l'objectif du plan Trust Together est de faire 500 millions d'euros d'économies d'ici à 2020, « ce n'est pas infranchissable », conclut le secrétaire d’Etat.