L'incident a été rapporté vendredi par la porteuse du hijab (foulard islamique) elle-même sur son compte Facebook : « Le policier a refusé de tamponner mon passeport tant que je portais mon voile, et ce alors même que sur ma photo de passeport j’apparais voilée », raconte Amani Al-Khatahtbeh, une Américaine de confession musulmane. La voyageuse est alors conduite vers un autre policier qui lui dit : « Vous êtes en France, et en France, je dois voir vos cheveux ! » Le ton monte entre la passagère et les policiers. Finalement, pour passer le contrôle de la Police aux frontières (PAF) à l’aéroport de Nice, elle accepte de montrer ses cheveux à une femme policière dans une pièce isolée. Activiste au Muslim Girl, un site dédié aux musulmanes pratiquantes, invitée à Nice pour participer au festival Cannes Lions en tant que jurée, Amani Al-Khatahtbeh ne décolère pas sur les réseaux sociaux Facebook (https://www.facebook.com/xoamani) et Twitter (https://twitter.com/xoamani) : « S’il vous plaît, partagez ce message, parce que j’en suis malade, j’ai envie de vomir à cause de ce qu’ils m’ont fait subir et je suis certaine que je ne suis pas la seule à avoir vécu de telles choses. » Elle réfléchis aujourd'hui à engager une plainte contre la police. L'association communautaire Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), via un message sur Twitter de son directeur Marwan Muhammad, a fait savoir qu'elle aidera la passagère voilée. Sur les sites communautaires, des internautes musulmans dénoncent l'"islamophobie" de la police à l'aéroport de Nice, affirmant que si le voile intégral (niqad ou burqa) est interdit dans les lieux publics en France, le foulard islamique ne l'est pas... Que dit la loi française à propos du port du voile ? Le texte du 11 octobre 2010 interdit  la dissimulation du visage dans l'espace public. Les tenues destinées à dissimuler le visage -comme le voile intégral qui rend impossible l'identification de la porteuse- sont donc interdites. Mais il n'est pas nécessaire, à cet effet d'identification, que le visage soit intégralement dissimulé. Lors d'un contrôle dans un aéroport, les agents de la force publique (et uniquement eux, pas les agents de sécurité privés) sont en droit de demander le retrait du voile quel qu’il soit pour pouvoir mieux identifier la voyageuse au motif de sûreté.