Après que l’armée iranienne a reconnu avoir abattu accidentellement le Boeing 737-800 d’Ukraine International Airlines, l’Iran doit faire face aux réactions de la communauté internationale, les plus fermes provenant des gouvernements ukrainien et canadien (parmi les 176 morts, nombreux sont des binationaux irano-canadiens).

La justice ukrainienne a requalifié son enquête pour meurtre prémédité et destruction d’aéronef, et non plus pour violation des règles de sécurité. « Le bureau du procureur général a décidé de requalifier l’affaire pénale ouverte. L’enquête se poursuivra dans le cadre des articles du code pénal qui prévoient des responsabilités pour un meurtre prémédité de deux personnes ou plus et la destruction de l’avion », a annoncé la justice ukrainienne.

Pour sa part, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a exigé « que l’enquête soit poursuivie sans retards délibérés et sans entraves ». Il a aussi indiqué que le Président iranien Hassan Rohani l’a appelé pour « présenter ses excuses » et promis de « traduire en justice » les responsables de la catastrophe. « Nous nous sommes mis d’accord sur le fait que personne ne se tirera d’affaire. Tous les coupables seront punis… Nous nous sommes mis d’accord sur une pleine coopération juridique (…) en matière de compensations », a-t-il ajouté.

De son côté, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a réclamé lui-aussi qu’une « enquête complète et approfondie soit menée », ajoutant que « le gouvernement du Canada s’attend à la pleine collaboration des autorités iraniennes ». « J’ai parlé au Président iranien, Rohani, et je lui ai dit que les aveux de l’Iran (…) étaient un pas important en vue d’apporter des réponses aux familles, mais j’ai souligné que d’autres mesures doivent être prises », a-t-il expliqué. « Ce que l’Iran a reconnu est très grave, abattre un avion de ligne commercial est horrible, l’Iran doit en assumer l’entière responsabilité », a ajouté Premier ministre canadien, qui s’est dit « scandalisé et furieux » et a estimé que « cela n’aurait jamais dû arriver, même dans une période de tension accrue ».

Sur son compte Facebook, Justin Trudeau a martelé : « Les familles des victimes du vol PS752 et les Canadiens ont des questions. Et ils méritent des réponses… Notre gouvernement n’aura pas de répit jusqu’à ce qu’on sache exactement comment une telle tragédie a pu se produire ».

Mais les réactions les plus virulentes se sont déroulées à Téhéran même : hier soir, plusieurs centaines d’étudiants se sont rassemblés dans la rue pour dénoncer le gouvernement iranien. La foule a lancé des slogans dénonçant « les menteurs » et réclamant des poursuites contre les responsables du drame et ceux qui, selon elle, ont tenté de le couvrir. Pendant la manifestation, l’ambassadeur du Royaume-Uni en Iran a même été brièvement arrêté par la police iranienne. Le diplomate aurait été interpellé pour avoir prétendument « incité » les manifestants qui exprimaient leur colère.

Crash Ukraine International Airlines : les réactions ukrainienne et canadienne après les aveux de l'Iran 1 Air Journal

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