Airbus a annoncé hier une nouvelle réduction de la production de son long-courrier A350 et une perte opérationnelle de 1,6 milliard d’euros (EBIT) au premier semestre 2020.
La crise du coronavirus a tout particulièrement pénalisé les ventes de long-courriers, dont le retour à la normale n’est pas attendu par Airbus avant 2023 voire 2025. L’avionneur européen a ainsi réduit la cadence de production de l’A350 à cinq appareils par mois, après l’avoir déjà ramenée de 9,5 à six en avril. Il a baissé ses cadences de production de 40% par rapport à ce qu’il prévoyait avant-crise, avec 40 Airbus A320 produits par mois (contre 60 en 2019), 4 A220 et 2 A330.
“L’impact de la pandémie de Covid-19 sur nos finances est maintenant très visible sur le deuxième trimestre, avec les livraisons d’avions commerciaux divisées par deux par rapport à l’année dernière“, a déclaré le président exécutif d’Airbus Guillaume Faury, dans un communiqué.
Comme son concurrent américain Boeing -qui a réduit également la production de ses 787 et 777- le constructeur européen a été violemment impacté par la crise sanitaire, qui a donné un coup d’arrêt au transport aérien, poussant les compagnies à reporter ou annuler leurs commandes.
Airbus a annoncé le 30 juin dernier son intention de supprimer 15.000 postes d’ici l’été 2021, dont un tiers en France afin de faire face à la crise. “Nous réduisons les coûts partout compte tenu de cette situation“, a souligné Guillaume Faury.
Le constructeur a livré 196 avions sur les six premiers mois de l’année, soit moitié moins qu’au premier semestre 2019. Le groupe a enregistré un chiffre d’affaires en chute de 39% sur le semestre (-55% au deuxième trimestre), à 18,9 milliards d’euros et une perte opérationnelle de 1,6 milliard d’euros, pâtissant notamment d’une charge de 332 millions d’euros liée à la fin du programme du gros-porteur A380 en 2021. Le groupe a en outre enregistré 900 millions d’euros de charge sur son résultat opérationnel à cause du Covid-19.
L’avionneur européen a consommé 12,4 milliards d’euros de trésorerie, dont 3,6 milliards pour le paiement d’amendes en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis à l’issu d’un accord conclu en janvier dans des affaires de corruption. Toutefois, Guillaume Faury a précisé que le groupe entendait ne pas consommer de trésorerie au second semestre 2020, après avoir brûlé 4,4 milliards d’euros au 2e trimestre.
Private equity a commenté :
30 juillet 2020 - 11 h 14 min
Too Big to fail
Pas trop de soucis pour AIRBUS ni pour BOEING d’ailleurs. Ni l’Europe ni les usa ne peuvent se payer le luxe de perdre leur constructeur. Si ça va vraiment trop mal Oncle Sam , le couple Macron/Merkel feront ce qu’ils savent si bien faire , marcher la planche a billets.
PIONEER300 a commenté :
30 juillet 2020 - 13 h 08 min
Ne pas perdre son constructeur ;c’était le monde d’avant
Aujourd’hui on siffle la fin de la recrée et on restructure On ne fabriquera que ce qui est nécessaire et au compte goutte
Boeing Airbus vont licencier a tour de bras Comment pourrait il en être autrement Les passagers se font rares ,donc les finances s’assèchent et donc il faudra s’adapter …Combien de temps ,5 ans 10 ans ? fini le monde d’avant Nous sommes au début de la pandémie sociale
Greg765 a commenté :
30 juillet 2020 - 12 h 36 min
À noter que si l’EBIT est effectivement de 1,6 milliards de pertes comme précisé dans l’article, les pertes nettes sont elles de 1,9 milliards.
Les détails dans le communiqué d’Airbus suivant:
https://www.airbus.com/content/dam/corporate-topics/publications/press-release/2020/07/EN-Press-Release-Airbus-H12020-Results.pdf
pioneer300 a commenté :
30 juillet 2020 - 13 h 17 min
Franchement ,ne fermons pas les yeux et prenons les bonnes mesures Arrêtons de construire des avions pour les laisser pourrir sur un parking en attendant une quelconque reprise
Fermeture des usines Airbus et Boeing en attendant un éventuel vaccin pour donner un espoir de reprise dans le transport aérien Hors de cela le stock d’avion est largement suffisant pour le monde d’aujourd’hui et les avions d’occasions sont légions pour amortir une sortie de crise …pour le monde d’après
Fin de la recrée pour tous Ca va faire très très mal
atplhkt a commenté :
30 juillet 2020 - 14 h 19 min
@ PIONEER300
Les solutions les plus “simples” (comme celles que vous “suggérez”) sont en fait “simplettes” et hors de toute raison analytique.
Pioneer300 a commenté :
30 juillet 2020 - 15 h 46 min
Simplettes je vous l accorde mais que proposez vous Continuer la production à outrance pour avoir le plaisir de contempler des avions sur un parking …il faut un moratoire sur la fabrication des avions seule mesure censée même si je vous l accorde la casse humaine sera considérable…c est la guerre monsieur
Impensable, inimaginable...mais logique! a commenté :
30 juillet 2020 - 14 h 58 min
Le tableau que vous brossez glace le sang!
Mais hélas, il semble plausible au regard d’une crise qui peut durer des années dans le domaine du transport aérien…entre l’attente d’un vaccin efficace prouvé, de traitements complets et définitifs de la maladie si elle est attrapée, et retour de la confiance en général, il peut se passer longtemps( une dizaine d’années?) avant que le monde ne se décide à revoyager avec ardeur…que l’envie soit là, cela ne fait pas de doute…mais entre envie et réalisation de l’envie, il y a largement le temps de saigner à blanc les compagnies …et, pour celles qui arriveront à survivre, la faiblesse de la demande pendant longtemps ne nécessitera pas plus d’appareils que ce qu’elles ont déjà en flotte …après réduction de ces dernières!
Donc, effectivement la question de “continuer à construire pour laisser les appareils pourrir sur un parking” se posera…
Pour les compagnies, pour les constructeurs…comme pour toute l’économie d’ailleurs, les soutiens étatiques/bancaires ou autre, sous quelques formes que ce soit, ne seront pas, ne pourront pas être éternels…
Viendra alors le temps du retour à la réalité crue et froide!
Private equity a commenté :
30 juillet 2020 - 15 h 00 min
On disait déjà ça après les attentats de 2001 , les voyages c’est fini …
Le monde après covid sera exactement comme avant pour la simple raison que c’est ce que la majorité des gens veulent. la décroissance ne fait envie qu’à un petit groupe de marginaux
Pioneer330 a commenté :
30 juillet 2020 - 15 h 41 min
Entre l envie et la réalité il y a un monde et c’est hélas souvent la réalité qui s impose Le monde dans lequel nous basculons est un monde ou la précarité sera forcé de loi et dans ces conditions il parait bien difficile d envisager de revenir au monde d avant
Pioneer300 a commenté :
30 juillet 2020 - 15 h 52 min
Sauf que les attentats étaient des actes isolés La pandémie concerne l humanité dans toutes ses composantes économiques Rien ne s opposera bientôt à la guerre qu il faudra menée pour nourrir nos enfants car les injections de capitaux dans les économies ne durerons pas éternellement