L’aéroport de Saint Denis-Roland Garros vient d’obtenir l’Airport Carbon Accreditation 3 (ACA3), une première en Outre-mer, le huitième en France et le troisième en zone Afrique à voir reconnaitre ses efforts en termes de réduction des émissions.

En janvier 2019, la Société Aéroportuaire réunionnaise avait décroché l’Airport Carbon Accreditation de niveau 2, qui attestait une réduction de ses propres émissions de CO2 au cours des années précédentes. Elle a souhaité aller plus loin et atteindre le niveau 3 de cette certification « en impliquant les parties prenantes de la communauté aéroportuaire, entre autres les compagnies aériennes et les assistants en escale ». Les activités de ces dernières comportent en effet un « important potentiel de réduction des consommations d’énergie fossile », souligne un communiqué de Roland Garros.

Un bilan carbone global de l’aéroport, portant sur les années 2017, 2018 et 2019 a été réalisé dans ce cadre ; il a pris en compte les émissions liées à plusieurs types d’activités dont « les consommations d’énergie des installations, les consommations de carburants des véhicules, des engins et des avions en phases d’atterrissage, de décollage et de roulage au sol, mais aussi les déplacements des salariés et des passagers pour se rendre à l’aéroport ou le quitter, ainsi que les traitements des eaux et des déchets ». Ce bilan a fait apparaître une baisse de 4% des émissions de gaz à effet de serre, calculées en kilos de CO2 par passager, alors que le trafic a progressé de 8,5% sur la période.

Huit des parties prenantes de l’aéroport Roland Garros, représentant 58% des émissions du site, ont à ce jour signé une charte d’engagement visant à poursuivre conjointement ces efforts : les compagnies aériennes Air Austral et Air France, et les sociétés DSAC OI, Avifuel, Servair, Newrest et Samsic. De nouveaux objectifs sont désormais fixés : à l’horizon 2024, l’aéroport veut réduire ses propres émissions de 40% par rapport à 2014, puis de 55% d’ici 2030.

« Air Austral travaille depuis longtemps sur les économies d’énergie et s’apprête d’ailleurs à construire une centrale photovoltaïque connectée au réseau, sur la toiture de son hangar. La compagnie a également mis en place des procédures visant à réduire la consommation de kérosène lors du roulage de ses avions entre les pistes et les parkings. Nous participerons activement aux projets qui seront pilotés par l’aéroport pour remplacer progressivement les véhicules côté piste par des hybrides ou des électriques, si possible rechargés à l’énergie solaire », a déclaré Magali Maingard, représentante RSE, Air Austral.

« Air France s’engage au quotidien auprès de l’aéroport Roland Garros, pour réduire l’impact de son activité sur l’environnement et proposer à ses clients d’aujourd’hui et de demain un voyage responsable et en toute confiance. A La Réunion, nous avons remplacé tous les véhicules thermiques de nos équipes pistes par des véhicules électriques. De plus, la dématérialisation d’une partie significative des documents réglementaires et les nouvelles cabines de voyage qui équipent nos avions participent à cette réduction des émissions de CO2 », a ajouté Claire Tabakian, directrice régionale océan Indien Air France-KLM

Mehdia Cazabat, cheffe de la division Régulation et développement durable, Direction de la Sécurité de l’Aviation Civile océan Indien, souligne : « au niveau national, l’Aviation Civile siège dans l’instance de pilotage d’Airport Carbon Accreditation. Dans l’océan Indien, nous sommes doublement partie prenante de l’aéroport Roland Garros. Nous avons mis en place diverses actions d’économies d’énergie tout en accompagnant la Société Aéroportuaire dans ses démarches qui visent, à terme, la neutralité carbone. Notre Direction ne manque pas de mettre en avant l’engagement environnemental innovant de Roland Garros, très observé au niveau national ».

Joselito Serveaux, directeur d’exploitation chez Avifuel, conclut : « Notre société, qui exploite les installations de stockage et de distribution du kérosène à l’aéroport Roland Garros, s’est d’autant plus volontiers engagée dans la démarche Airport Carbon Accreditation qu’elle correspond à sa propre politique environnementale. Nous avons déjà investi dans des véhicules électriques, dans des pompes électriques économes en énergie… Avifuel est dans cette dynamique. Nous réfléchissons aujourd’hui à l’acquisition de véhicules hybrides ou 100% électriques ».

Près de 300 aéroports à travers le monde sont engagés dans la démarche, portée par Airports Council International (ACI), le conseil international des aéroports, et encouragée par l’Union des Aéroports Français (UAF).

La Réunion : l’aéroport réduit ses émissions de gaz à effet de serre 1 Air Journal

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